dimanche 23 mars 2014

Santé mentale 101 et travail coopératif

Prendre soin de sa santé mentale n'est pas une compétence pour être photographe selon le Ministère de l'Éducation. Peut-être devrait-elle l'être.

Selon un billet de la CAPIC, les questions de santé mentale sont fréquentes dans ce métier. On accuse principalement la nouvelle rythmique de production depuis les années 2000.

Il n'y a plus les pauses nécessaires pour permettre aux valves de sécurités d'évacuer le stress. Les nouveaux échéanciers et les attentes des clients sont tels que le danger de se ramasser dans un cul-de-sac de détresse est plus élevé.

Les exigences de ce genre d'entreprise, en particulier quand le photographe est seul et entrepreneur, ont menés plusieurs à se regrouper afin d'alléger ces tensions. À Montréal, les frais de studios ont souvent été à la base de regroupements et ont pour effets secondaires de « calmer » le milieu de travail. Tous les conférenciers que l'on invite et qui font partie de collectifs confirment cette approche. Les raisons économiques sont importantes, mais les raisons psychiques aussi.

Est-ce une phase temporaire de l'histoire de l'industrie photographique, ou est-ce une tendance lourde qui est là pour rester? J'opterais pour la seconde, ayant peu d'espoir d'aller vers un ralentissement. Le Slow Photo, c'est bon pour l'amateur, mais pas pour le professionnel, certaines agences diront. On dit souvent que les photographes sont des loups solitaires et qu'ils ne travaillent pas particulièrement bien en équipe. Quelle est la validité de cette assertion?

mercredi 19 mars 2014

Caroline et Jean-François de Stock s'exposent

Deux photographes de l'agence montréalaise Stock s'exposent.

Ce soir mercredi le 19 mars, vernissage à la Tohu des photos de Jean-François Leblanc sur la grande fête de l'eau en Birmanie.

Les fusils à eau sont autorisés, mentionne l'invitation.


Le 26 mars, à la Maison de la culture de Côte-des-Neiges, vernissage de Caroline Hayeur de Adoland, un travail portant sur des chambres d'adolescents.

Réalisée entre 2011 et 2014, la série ADOLAND prend pour théâtre d’opérations la chambre d’adolescent. Caroline Hayeur a activé un va-et-vient dans le temps au travers de l’adolescence actuelle ou passée vécue par ses trente « modèles ».

Suite à une recherche de terrain à laquelle elle nous a habitués dans ses projets antérieurs, d’un côté, elle fait la rencontre de plusieurs adolescents d’aujourd’hui qui lui ouvrent la porte de leur antre. Lieu de projection de soi, de construction et finalement d’affirmation et d’émancipation, cette pièce est une réserve intarissable de récits que les complices de l’artiste acceptent de dévoiler. (source Art-CarolineHayeur)

lundi 10 mars 2014

If you can't beat them, join them

C'est en gros le message qu'envoie Getty Image en autorisant l'intégration de leurs images à des fins non commerciales.

Getty Image, la plus grosse banque d'images au monde, a annoncé, la semaine dernière, que dorénavant, un nouvel outil d'intégration sera disponible afin que ceux qui font des usages non commerciaux de leurs images puissent les utiliser gratuitement. Ce modèle va à l'encontre du but de l'entreprise qui se spécialise dans la vente d'images. Getty explique que l'intégration (embed), plutôt que la sauvegarde de l'image et le déplacement vers un autre serveur, leur permettra de suivre l'usage de leurs images et de faire prendre conscience aux utilisateurs et lecteurs que l'image qu'ils voient appartient à quelqu'un d'autre.

 
Un peu de pédagogie et surtout l'espoir de voir des éventuels acheteurs retourner vers le site parent.
Cette stratégie se rapproche de celle de YouTube qui ajoutait un bandeau interactif, sur les vidéos utilisant une bande audio dont les droits n'avaient pas été libérés. Ce bandeau menait vers un site commercial pour acheter la pièce de musique en question. Il est difficile de connaître les fruits de ces stratégies, les chiffres n'étant pas facilement accessible, mais il semble certain que, soit tu interdis la diffusion et tu perds la possibilité d'une vente, soit tu autorises la diffusion illégale et tu risques une vente. Tu fais parler de toi ou tu vends à l'occasion en faisant moins parler de toi.

Rien n'est évident ici. Un musicien qui commence est prêt à payer pour jouer à la radio et se faire connaître. Il expédie ses disques gratuitement aux stations en espérant un peu de visibilité. Un jour, il sera connu et récoltera des "royautés". Gratuit quand ça me sert, payant quand ça me sert. Un peu comme le modèle de grands hebdomadaires montréalais qui paient très, très peu pour la photo de couverture, car ils savent que c'est une bonne visibilité pour le photographe. Ou comme un grand photographe qui ne paie pas ses assistants, car il considère que c'est une précieuse école pour l'assistant.

Dans ce même esprit, je fais la blague, à l'occasion en classe : « Combien sera mon pourcentage sur tes futurs revenus en tant que professionnel? Si tu as du succès financier, c'est peut-être à cause des trucs inédits que je t'enseigne? Les étudiants n'aiment pas ce genre d'humour que je n'ai pas inventé, mais “emprunté” à un prof du HEC (Hautes études commerciales) qui posait cette réflexion à ses étudiants. Oui, je suis payé par l'État pour faire ce boulot, mais jusqu'à quel point?

La question reste toujours la même. Quelle est la stratégie de rémunération juste pour un travail à caractère créatif?

samedi 1 mars 2014

To drone, or not to drone, that is the question.

L'usage de drones équipés de caméras afin de réaliser des reportages est de plus en plus répandu et de plus en plus interdit. Certains invoquent la notion de sécurité des gens sous les drones, d'autres invoquent le droit à l'information.

Afin de pallier à la question de sécurité associée au risque qu'un drone tombe et blesse quelqu'un, on peut imaginer que les derniers drones créer par DelFly, une compagnie qui met à point des drones vraiment miniatures qui ressemblent plus à un gros insecte qu'à un mini hélicoptère, pourraient être une solution.


Plus jeune, j'ai travaillé à réaliser un ballon dirigeable rigide de type Zepplin afin d'y ajouter un appareil photo pour prendre de simples clichés. Le poids des appareils photo impliquait des tailles de dirigeables imposantes et des problèmes de navigation importants, pour ne pas parler du transport de l'hélium.

Si l'usage des drones photovidéos se répand, il m'est difficile d'imaginer à quoi ressemblerait le ciel au-dessus des manifestants lors d'une manifestation ou d'un défilé afin que tous les médias puissent aller chercher leur point de vue unique. L'idée du drone est fascinante lorsque l'on est seul à en utiliser un, mais à plusieurs, surtout dans l'éventualité où quelque chose d'important se déroule à un endroit spécifique, il est quasi inimaginable de penser comment gérer ce trafic d'insectes-robots au-dessus d'une altercation ou de la duchesse du carnaval.

Le port d'un casque de sécurité pourrait devenir obligatoire dans les grands événements publics ou les concerts afin de permettre aux médias de faire leur travail...

J'ai bien l'impression que ce sera une aventure manquée.