mercredi 24 février 2016

Que nous enseignent les Nikon D5 et Canon 1Dx mkII?

photos extraites des sites des manufacturiers
Nikon et Canon ont lancé leurs nouveaux appareils haut de gamme. Le Nikon D5 et le Canon 1Dx mkII.

Que nous enseignent ces nouveaux appareils en matière de tendances technologiques et besoins de la part des utilisateurs?

Au niveau résolution, les deux constructeurs nippons semblent s'arrêter au début des 20 Mp. Ils offrent tous les deux des appareils à plus haute résolution (Canon 5Ds et Nikon D810) dans des boîtiers moins costaux.

Les différences semblent plus résider dans les performances vidéos qui sont loin devant chez Canon, qui avait un peu de chemin à faire en terme de mise au point continue lors d'une captation relativement à Nikon.

Meilleur codec vidéo chez Canon et une cadence d'images plus élevées lors de photos sportives.

Pour ce qui est du reste les appareils sont assez similaires à l'exception du GPS intégré chez Canon.
Une caméra n'est pas que des spécifications et il reste à voir qu'en est-il vraiment des fichiers produits en terme de gradation à divers ISO et latitude d'exposition.

On pourrait passer au peigne fin les détails des spécifications des manufacturiers, mais c'est à l'usage que l'on juge un appareil. Canon, dans une des ses vidéos de présentation, nous démontre l'habilité du système de suivi de mise au point sur une motocyclette qui fait un saut où la prise de vue a tellement de profondeur de champ que les arbres à l'infini sont toujours à point... Considérant que ce produit s'adresse à des professionnels, je ne sais pas qui sera leurré par une telle démonstration.

Dans les faits ce ne sont pas des caméras de studio. Ce sont des caméras robustes pour des usages intenses. Photoreportages, photographie industrielle sur le terrain, etc. Vous faites de la haute résolution en studio ou dans des conditions contrôlées, d'autres appareils existent pour vous.

Nikon n'a pas encore décliné le D5 en D5x, qui serait la version pro haute résolution. Peut-être qu'elle n'existera jamais compte tenu du succès du D810.

Mon questionnement est le suivant: pourquoi inclure des caractéristiques vidéos de haut niveau dans un appareil à grand capteur? Tous ceux qui ont exploré la vidéo sur plein capteur savent que c'est souvent plus de problèmes que de gains. Hollywood n'a pas encore adopté ce format et reste sur le Super 35. Seule la Arri 65 (capteur de 24mm x 55mm, 6,5k) utilise un capteur de grande taille et ç'est une caméra rarement utilisée. Si l'appareil peut faire de la vidéo en "crop mode", ça devient intéressant et versatile. La Nikon D5 peut faire ça avec un facteur de 1,5x, ce qui est la taille Dx de leurs capteurs d'appareils "semi-pro". La Canon 1Dx mkII, elle utilise l'ensemble de la surface du plein capteur  et peut théoriquement enregistrer en .mov à 500mB/sec en Full HD à 24 fps. C'est treize fois supérieur à ce que faisait la 5D mkII (38 mb/sec) sous un autre codec. Il faut par contre avoir le média d'enregistrement pour. La Canon offre aussi du beau 120 fps en Full HD pour de beaux ralentis.

En somme, pour le photographe/vidéaste, Canon restera le choix le plus polyvalent, même si ils n'ont pas intégré des fonctions comme le peaking pour la mise au point ou le zebra pour l'exposition ce que Nikon a fait. Vous pouvez investir dans des périphériques qui feront tout ça, mais allez donc vous acheter une Sony FS-7 ou un appareil du genre si vous voulez faire de la vidéo confortablement.

lundi 8 février 2016

L'inévitable obsolescence en sommes nous forcément victime?

On se souvient tous d'avoir aimé et avoir été impressionnés par notre nouvel ordinateur de dernière génération. Il ne faut pas très longtemps pour que cette enthousiasme s'estompe.

Deux systèmes d'exploitation plus tard, deux versions de Photoshop, Lightroom ou Premiere plus tard et la lune de miel est terminée.

Pourtant nous étions satisfaits des performances le jour 1. Qu'est-il arrivé? Le malin Microsoft, Apple ou Adobe nous ont joué un méchant tour et ont fait en sorte que l'on dépense encore de l'argent en s'équipant d'une toute nouvelle machine? Complot global de la collusion entre manufacturiers d'ordinateur et fabricants de logiciels.
Mac G4 Mirror Doors sous OS 9.2.2. photo Ottomatix

Les installateurs des systèmes d'opérations et des logiciels ne sont presque plus disponibles sous forme physique. Les lecteurs DVD disparaissent. Les installations se font de plus en plus en ligne et nous ne voyons plus le logiciel installateur. L'installation a lieu et c'est tout. Quand vous faites une mise à jour Creative Cloud, vous appuyez sur un bouton et Adobe fait sa "magie" d'installation. Comment et où sont les installateurs, à vous de le découvrir si il y en a vraiment. Le jour où on réalise que finalement on était plus heureux sous le système d'exploitation précédent et la version de logiciel précédente, bonne chance pour retourner en arrière. De plus, au fil des installations, des logiciels "discrets" se sont installés afin de s'assurer que vos logiciels roulent bien en envoyant toutes sortes d'informations aux manufacturiers ou en vérifiant si vous avez la toute dernière version, etc.

En théorie tout ça est merveilleux dans un monde idéal. Tout est transparent, vous n'avez pas besoin de comprendre ce qui vous arrive, le manufacturier prend soin de vous en "arrière-plan" jusqu'au jour où il prend un peu trop soin de vous (et de lui par le fait même). Vous l'avez tous vécu la mise à jour qui a été fatale et qui vous a convaincus de vous équiper de nouveau.

Afin de contourner ce problème, depuis quelques années, j'essaie de conserver les installateurs (.dmg sous Mac ou .zip sous Windows) sur un autre disque dur au cas où il ne seraient plus disponibles sur le site du manufacturier. Je crée une partition ou j'installe physiquement un 2e disque dur (ou SSD) dans mon laptop et j'y installe la toute dernière mouture de OS ou de logiciels. Sur le "vieux" disque dur original, je ne touche à rien sauf les vraies mises à jour de sécurité quand je suis certain que c'en sont. Par exemple, il faut mettre à jour Flash Player, qui est une source de vulnérabilité pour les ordis. Je n'autorise aucune mise à jour automatique que ce soit Flash, Firefox ou autre. Je veux être avisé et valider que je veuille bien faire cette mise à jour. J'ai conservé mes disques d'installation de versions pré Cloud de Photoshop et autres. Quand je démarre, je décide sur quel OS je veux fonctionner. Si après des mois d'utilisation du nouvel OS la vie est encore très belle, je déciderai peut-être de mettre à jour le OS original sur le disque original. J'aurai validé ce choix après des mois et des mois d'usage.

J'inspecte régulièrement mon dossier library/LaunchAgents et LaunchDaemons (sous OSX) afin de m'assurer que tout ce qu'il y a la-dedans est OK. Si je ne comprends pas ce que j'y vois, je fais une recherche sur le web et m'assure que c'est légitime et que je veux vivre avec ces applications qui roulent en arrière-plan. Je tasse, mais ne jette pas, tout ce qui m'inquiète. Si ça va mal, je retourne le fichier à sa place d'origine.

Ça vous bouffe du RAM et du CPU tous ces trucs. Quand démarrez une nouvelle machine et que vous l'aimez bien, faites une capture d'écran du contenu de ces dossiers et comparez de temps en temps afin de connaître qui sont les nouveaux venus. Sous Windows, juste après démarrage de votre nouvelle machine configurée, affichez les processus en cours et faites de même.

Il y a quelques mois, je configurais un vieux Mac G4 Mirror Doors afin de piloter un numériseur Heidelberg. J'ai commencé avec un ordi usagé à 60$, j'y ai installé la dernière incarnation de OS pré OSX (9.2.2), j'ai installé plus de RAM que les applications peuvent en utiliser et je n'ai jamais relié cette machine à Internet. Une fois le logiciel de numérisation installé et ma vieille version de Photoshop 6 (pas CS6), la machine roule comme une voiture sport. Disques durs, RAM et ordinateur m'ont coûté au max 100$... C'était une voiture sport à l'époque, c'en est encore une si on ne met pas tout à jour.

Afin de nous offrir de nouvelles fonctionnalités et sachant que le RAM ne coût plus très cher, les programmeurs n'optimisent plus leur code de programmation. Photoshop 1 était vendu sur une disquette de 720k. Trois quarts de meg et on réalisait des images avec ce logiciel. Je ne propose pas de revenir si loin en arrière, mais j'étais surpris de réaliser combien Photoshop 6 répond à un très grand pourcentage de mes besoins.

Enfin, quand est-il vraiment nécessaire de mettre à jour et à quel prix?



lundi 1 février 2016

Le Zoom F8 un "game changer"

image en provenance de la section média de la cie Zoom

Depuis quelques mois le Zoom F8 fait beaucoup parler de lui en tant qu'enregistreur révolutionnaire.

En soi, cet enregistreur ne fait rien de nouveau que d'autres enregistreurs ne pouvaient faire, il le fait au quart du prix de sa compétition et c'est ça la révolution. À Montréal le Zoom F8 se vend 1300 $. Il me semble d'une ergonomie trop petit et discutable, mais il reste que les caractéristiques sont impressionnantes.

Un enregistreur portatif à 8 canaux préamplifiés décemment avec du Time Code, ce n'est pas vraiment disponible en bas de 5000 $ plus. C'est la présence du Time Code qui rend cet appareil extraordinaire combiné aux multiples entrées. Le Time Code est une caractéristique qui n'est pas disponible dans les lignes mineures.

La compétition du Zoom F8 est le Sound Devices 788T. Une machine à 9177 $ cdn.

Le Time Code permet de sérieusement synchroniser du son avec plusieurs caméras. À partir du moment où vous faites une captation multi caméras, on se retrouve à synchroniser à la claquette avec les déviations propres à chaque appareil. Le Time Code prend en charge la stabilité des horloges des différents appareils et encode l'information temporelle dans les fichiers. Évidemment pour que tout ça fonctionne rondement, les caméras doivent aussi pouvoir recevoir du Time Code.

Oui, les dernières incarnations de Premiere Pro ne sont pas mauvaises à synchroniser automatiquement les pistes audio, mais la prémisse est que les pistes audio sont similaires. Si le son témoin de votre caméra est très différent de celui du lavalier d'un sujet, bonne chance...

À partir du moment où vous commencez  à avoir plusieurs intervenants dans un tournage, vous découvrez rapidement qu'il est très agréable et salvateur de pouvoir éditer au montage le son de chacun des acteurs. Que ce soit des interviewés ou des sons d'ambiances, l'équilibre sonore de chaque source contribuera à rendre le produit final compréhensible et pertinent. Il n'est pas rare que j'aie plus de 6 pistes audios à équilibrer. La captation d'un spectacle musical est une situation typique. Le son en provenance de la console, n'est pas le son optimal pour la caméra, car l'opérateur de la console à fait le mix pour les spectateurs qui entendent un mélange de sons directs et de sons amplifiés.

Dans cet univers, Tascam mène une lutte serrée à Zoom avec son DR-701D qui vaut 600U$ et offre 4 entrées XLR préamplifiées et du Time Code.

Tous ces nouveaux produits audio très performants aux caractéristiques professionnelles nous indiquent que les productions à petits budgets sont de plus en plus exigeantes et commencent à requérir des niveaux de flexibilité et de qualité que l'on ne retrouve que dans les grosses équipes avec leur équipement haut de gamme.

Je suis de ceux qui croient que la "révolution" vidéo que les photographes vivent par choix ou par nécessité doit être accompagnée d'une sensibilité sonore. C'est en général ce qui trahit une mauvaise production et qui prend le plus de temps à maitriser. Le son est plus important que l'objectif. Les spectateurs vont remarquer un mauvais son avant un mauvais objectif.