dimanche 24 mars 2019

Le HDR (High Dynamic Range) très avant son temps

image provenant de la brochure
En 1958, la compagnie LogEtronics Inc. mettait à point un agrandisseur révolutionnaire qui permettait d'imprimer un négatif contenant des détails très sombres et très clairs en une simple opération sans compromettre le contraste local. C'était le HDR bien avant son temps.

Les tirages ainsi obtenus étaient impossibles à produire autrement que par cette technique. Il aurait fallu fabriquer des masques argentiques pour les hautes lumières et d'autres pour les ombres, comme il s'en produisait pour le Cibachrome et le Dye Transfer. Je m'excuse pour le langage ésotérique ici, mais certains laborantins comprennent ce à quoi je fais référence; un cauchemar.

Le merveilleux de cette technologie est la beauté des tirages ainsi que la simplicité à les produire. Quiconque a eu à éclairer ce genre de situation industrielle, sait que c'est très difficile, voir impossible de s'assurer que tous les coins de la machinerie soient bien éclairés et qu'ensuite l'information sera imprimable. Quiconque a eu à imprimer de telles images connait bien les limites des manipulations possibles pour récupérer les détails.

J'ai numérisé deux tirages argentiques de références pour montrer la qualité de la gradation du résultat.

cliquez pour agrandir
Ce qui est étrange, c'est que je n'ai pas trouvé la moindre trace de ces agrandisseurs sur l'Internet. LogEtronics inc. se spécialise principalement en matériel d'imagerie scientifique et militaire. Il semble qu'en 1985, 95% de ses revenus provenaient de contrats gouvernementaux. C'est pour dire que l'on ne trouve pas tout sur Internet, ou bien que ces machines sont extrêmement rares ou qu'elles ont toutes été détruites.

Un triste aspect de l'histoire de la photographie tient du fait que tout le volet laboratoire professionnel est très peu documenté. Par contre, ce sont très souvent les laboratoires professionnels qui ont produit les grandes images de l'histoire de la photographie. Sans les grands labos professionnels (et ici je les distingue des très grands labos amateurs), la grande majorité des images qui constituent notre portfolio historique n'existeraient tout simplement pas.

Mon explication est que les propriétaires de laboratoires professionnels ont souvent des préoccupations mercantiles et non pas romantico-historiques. Quand une pièce d'équipement n'est plus rentable, on en dispose rapidement dans le grand conteneur à déchets et on passe à un autre appel...


vendredi 1 mars 2019

Nouveau regard sur le regard de la jeune fille afghane

La très controversée photo de la jeune fille afghane soulève encore les passions avec cette analyse qui se concentre plutôt sur le contexte social et l'éthique photojournalistique. J'aime cette approche, mais, comme le mentionne l'analyste, les propos sont souvent contradictoires de la part des protagonistes.

En gros, on soulève ici que le regard apeuré de la jeune fille n'est pas relié à la peur d'être une réfugiée, mais plutôt d'être intimidée par un photographe inconnu qui lui "impose" de retirer sa burka ne tenant pas compte de l'inconfort social que cela suscitera chez la très jeune fille.

Il conclut que cette photo constitue un abus de non-paiement d'un modèle, car finalement, ce n'est pas l'histoire de la jeune fille qui l'intéressait, mais uniquement ses caractéristiques physiques, ce qui est généralement le cas quand on engage des modèles rémunérés.

Je simplifie ici, et vous invite à visionner le point de vue.