lundi 25 juin 2018

Comment raconter cette histoire; projet Hurrell partie 3

Comment raconter notre aventure, nos questions, nos recherches? Voici un montage, parmi d'autres que je vous présenterai, qui tente de résumer l'ensemble de la démarche.

lundi 18 juin 2018

Photographier au 5x7; Hurrell partie 2

Cambo 8x10 réduit 5x7. photo Yves Beaulieu
Une contrainte que je me suis imposée lors du projet Hurrell, est d'utiliser du film 5" x 7".
Un format qui a régné durant les années 30-50 pour le portrait.
Le 5x7 à l'avantage de coûter deux fois moins cher que le 8x10, il était disponible avec une surface retouchable au crayon et l'agrandir ne nécessitait pas un agrandisseur industriel.

Par contre, je n'ai touché qu'à un seul vrai 5x7 dans ma vie et c'était un vieux Cambo dans un labo où on l'utilisait pour faire de la repro avec un dos réducteur 4x5.

Nous avons au collège un 8x10 Cambo avec dos réducteur 5x7 que nous avons assemblé pour l'occasion.

Le format 5x7 a l'avantage que la taille du visage est encore assez grande pour que le retoucheur négatif puisse laisser des traits qui seront invisibles, s'il est assez talentueux.

Le poids d'un tel appareil, lorsqu'il est équipé d'un objectif à portrait (1,5x la focale normale, donc autour de 350 mm) et étiré de sorte à faire la mise au point à une échelle de portrait plan ceinture, impose un trépied et une tête de trépied très costaux. Nous avons utilisé une colonne Firenze et une tête Gitzo no 4 et c'était vraiment un minimum, car il fallait être très délicat et bien balancer le tout au-dessus de la tête afin d'éviter un accident.

J'aurais aimé idéalement un 5x7 à dos révolver ce qui aurait permis d'affiner les compositions et ainsi optimiser la surface de la pellicule. Un dos révolver impose un plus gros soufflet et permet de maintenir le corps de la caméra à la verticale même quand le négatif est incliné. Nous avons donc du faire preuve d'imagination et de contorsion pour faire croire à une posture inclinée tout en maintenant la chambre droite.

Prochain billet: Comment se procurer du film 5x7

lundi 11 juin 2018

Le projet Hurrell partie 1

Stazia teste différents mordants pour crayon sur une émulsion. photo Martin Benoit
À l'automne 2017, au dernier jour  du cours de photographie argentique, que j'enseignais aux finissants, j'ai présenté une Adams Retouching Machine, pour leur parler de la retouche avant Photoshop.

À ma grande surprise, ils ont été fascinés par la pièce d'équipement et de ce qu'elle permettait de réaliser.

À titre d'exemple, j'ai montré le travail de George Hurrell, qui était un cas typique de retouche négatif grand format.

À la fin du cours, ils m'ont demandé de lancer une session de portraits qui utiliserait cette technique.

Les voyants excités, j'ai accepté sans trop savoir exactement l'ampleur que le projet prendrait.

C'est ainsi qu'en mars dernier, 24 des 28 finissants se sont investis dans un projet, qui s'est avéré très complexe et qui n'est pas encore terminé. C'est pourquoi je n'ai pas publié de billets sur ce blogue étant occupé à gérer cette entreprise qui a sollicité tous mes neurones photographiques. Je me rattraperai en vous partageant cette aventure très éducative qui atteindra son aboutissement d'ici quelques mois, je l'espère.

Voici quelques problèmes que je devais résoudre:

-trouver une chambre grand format 5x7
-trouver un objectif d'époque fonctionnel pour le portrait d'environ 13 po de distance focale avec la possibilité de créer de la diffusion interne.
-trouver un remplacement au fameux Kodak Retouching Fluid
-trouver de la pellicule 5x7
-trouver des supports de développement 5x7 et des cuves.
-vraiment comprendre comment Hurrell travaillait
-trouver un agrandisseur 5x7 adéquat
-maîtriser l'utilisation de sources fresnel à fort contraste
-trouver une maquilleuse qui comprendrait le défit visuel considérant que l'éclairage serait impardonnable et qu'il n'y aurait pas de Photoshop.
-tester la nouvelle pellicule et trouver le temps de développement et le révélateur adéquat
-apprendre à retoucher au crayon des négatifs 5x7
-développer une stylistique d'impression sur papier fibre
-documenter l'aventure en photo et vidéo
-gérer tout ce monde et s'assurer que tout se fera dans le plaisir et la camaraderie
-créer des équipes de sous-gestions des différents aspects du défit

Nous avons presque traversé toutes les étapes.
Les photos ont été  prises, imprimées et plusieurs vidéos racontent cette histoire.
Il reste à peaufiner la retouche au crayon et réimprimer les négatifs qui méritent ce genre de traitement.

Je publierai régulièrement sur ce blogue l'arrière-scène de ce travail de recherche.