samedi 29 juillet 2017

Irving Penn au Met de New York

portail du Met, photo Martin Benoit
Ce que je comprends d'Irving Penn c'est son obstination à obtenir ce qu'il recherche. L'exposition du Met nous confirme que cet explorateur de l'image, du style et du médium était un dur travailleur.

Je me suis surtout intéressé à Irving Penn autour des années 90 quand il travaillait à la publication de son fameux bouquin "Passage".

Ce bouquin était et est probablement toujours un exploit technique de publication. Composé à la monotype (caractère par caractère) imprimé à l'aide de 11 encres différentes, la liste ne finit plus des acrobaties qui ont été déployées afin de réaliser cet objet au début de l'ère du "desktop publishing".

Step-by-Step Graphics, un populaire magazine de graphisme suivait l'évolution de la construction du bouquin et je découvrais qu'Irving Penn n'avait pas publié depuis des années, car il considérait que la qualité de des procédés d'impression de l'époque ne rendait pas justice à ses images. Lui-même a utilisé des médiums variés tels le Cibachrome™, le transfert hydrotypique (Dye Transfer), le tirage platine, il a construit des caméras grand format, etc. Ses diverses techniques sont présentées par l’Art Institute of Chicago. C'est un bourreau de l'exploration visuelle. J'étais donc très curieux de voir les originaux tant difficiles à reproduire, qui eux traduisent ses intentions.

Pour moi, l'intérêt d'aller dans des musées, c'est de voir les originaux. Le médium photographique fait souvent partie du discours et regarder un travail sur un écran d'ordinateur, ne rend souvent pas justice à l'auteur. L'exposition est bien organisée par thème des diverses démarches de l'artiste et présente aussi des variations sur une image à travers les années et les médiums. On peut constater une relecture par l'auteur de son travail. On découvre aussi les contextes de publications grâce à des extraits de magazines et des versions couleur d'ouvrages que l'on a souvent plus connus en noir et blanc.

Est-ce qu'Irving Pen était un provocateur ou un arrogant en photographiant des mégots de cigarettes au grand format et en les imprimants platine? Le texte explicatif nous explique son aversion pour la cigarette qui l'entourait durant les années 60-70 et les polémiques émergentes autour de sa consommation. La notice nous explique que ce fut une forme de révolte personnelle et de glorification de cet objet de gratification et d'intoxication qu'est la cigarette.

Mon coup de coeur est le petit film 8mm que sa femme a fait au Maroc lors de ses fameuses sessions de portraits en studio extérieur. On voit Penn au travail et son attitude humaine.

Le Met nous présente aussi une courte vidéo qui explique sommairement la problématique et la façon dont Penn réalisait ses tirages platine.

Somme toute, le bouquin Passage est très honnête et rend justice aux originaux de Penn. Si vous n'êtes pas familier avec le corpus de Penn et que vous aimez voir des originaux sur des médiums que l'on ne rencontre plus souvent, c'est un détour qui en vaut la peine.

jeudi 6 juillet 2017

La Panasonic GH5 fait encore trembler par son prix et ses performances.

caméra Lumix GH5. photo Panasonic
J'assistais à une présentation de la GH5, qui comme ses prédécesseures, fait beaucoup parler d'elle.

Pour la première fois, pour un si bas prix, on obtient du 4:2:2 à 400 Mbps.

Bienvenue dans le monde de la colorisation et des fonds chroma key sans trop de franges.

De plus, le capteur 4/3, qui est relativement petit, permet l'utilisation de focales plus courtes sans les problèmes de faibles profondeurs de champ typiques aux plus grands capteurs.

Ça signifie que l'on n'a pas besoin d'autant de puissance d'éclairage, car on peut travailler décemment à de plus grandes ouvertures.

Ce n'est peut-être pas l'idéal dans un univers de cinéma de fiction romantique, mais en corporatif, ça produit de beaux fichiers très fonctionnels. D'ailleurs, il semble que Panasonic vise spécifiquement le marché des petites productions indie à en juger par la façon dont ils font la promotion de leur produit.

Je ne sais pas si cette caméra est achetée pour ses fonctions photo. C'est principalement dans le secteur de la vidéo que l'on en parle beaucoup. La famille des Lumix GHX a sucité beaucoup d'enthousiasme depuis leur début. Des modifications du micrologiciel ont déjà permis d'enregistrer quelques cadres en RAW. Ce qu'aucune autre caméra de cette catégorie ne pouvait faire.

En gros, si vous faites de la vidéo qui peut survivre à l'ergonomie d'un appareil photo et que vous n'avez pas peur d'attacher beaucoup de choses sur votre appareil, on obtient une puissante caméra.
L'ajout de ports XLR dans une griffe porte accessoire spécialisée permet simplement de se raccorder à des périphériques audio de qualité. Est-ce que la qualité des préamplis est au rendez-vous? Ça reste à valider. La solution de l'audio parallèle est toujours possible. Stabilisation 5 axes du capteur qui peut-être jumelée à la stabilisation de l'objectif, voir même des objectifs Canon via un Metabone de dernière génération ou un convertisseur Sigma. Les spécifications et innovations sont multiples, il faut vraiment prendre le temps de lires toutes les fonctionnalités sur le site de Panasonic.

C'est vraiment un outil versatile pour le prix et la qualité promise.

Un autre compagnon pour ceux qui avancent à faibles coûts dans ce marché en pleine ébullition.