mercredi 30 mai 2012

Little Brother is Watching You!

Des fois, les photographes professionnels trouvent pénible cette démocratisation de la photographie qui a fait pousser des photographes un peu partout et qui, à l'occasion, leur prennent des jobs. Le revers de cette médaille de la démocratisation est que ces nouveaux photographes sont tellement omniprésents que ce n'est plus Big Brother qui surveille sa population, mais plutôt l'inverse, Little Brother ( la population elle-même) qui surveille Big Brother.

George Orwell se retournerait dans sa tombe et en serait probablement fier. Vingt-huit ans après 1984, la force gouvernementale se fait épier et ses moindres mouvements se font photographier/filmer, documenter et diffuser. On n'a qu'à penser à l'agente policière matricule 728 qui s'est rapidement fait une réputation sur You Tube, un chauffeur d'autobus qui lit en conduisant, des policiers endormis dans leur voiture, etc. On ne peut plus avoir le bénéfice du doute, il y a presque toujours une vidéo à l'appui. Merci aux caméras des téléphones cellulaires qui s'améliorent tout le temps.

Pour le mieux ou pour le pire? Certains se plaignent de cette invasion de la vie privée. L'affaire Duclos est mise à rude épreuve avec tous ces photographes. Ça fait un moment que je ne me suis fait dire que je n'avais pas le droit de faire une photo sur la place publique, ce qui était fréquent il n'y a pas plus d'un an. Les événements de ce printemps ont relativisé ce droit et les manifestants ont révisé leur conception de qui peut faire des photos et qui ne peut pas en faire.

Cette vidéo, tournée devant le palais de justice en fait état. Remarquez dans cette vidéo qui est visé par les manifestants et que simultanément il y a d'autres photographes qui peuvent prendre des photos. Les manifestants s'en prennent à des vidéastes, mais moins à des photographes et je ne sais pas dans quelle mesure ils savent quels médias sont représentés pas ces vidéastes. Tous ces vidéastes n'ont pas leurs caméras identifiées. Phil Carpenter de The Gazette se fait verser un café sur sa caméra. C'est un bien gentil garçon Phil de tolérer tout ça, par contre, il n'a pas vraiment le choix étant entouré de manifestants.

Tout ça prouve que la photographie est et peut devenir un outil du pouvoir quel qu'il soit et que cette compréhension est de plus en plus intégrée chez tous les intervenants.

jeudi 24 mai 2012

Extension Concours Lux

source Capic

///// Nouvelle extension et précisions /////
J’ai confirmé aujourd’hui avec une responsable du Concours LUX qu’il y aura une seconde extension jusqu’au vendredi 25 mai 2012 à 17h00 reçus aux bureaux de Édition Infopresse (4316, boul. St-Laurent, MTL QC H2W 1Z3). Tous les membres CAPIC, incluant les étudiants, sont éligibles à cette seconde extension pour soumettre des œuvres. Cette extension est exclusive aux membres CAPIC. Avis aux procrastinateurs, c’est votre dernière chance. Sérieux!
///// Nouvelle extension et précisions /////

Il n’est pas trop tard! Les membres CAPIC Montréal profitent d’une extension jusqu’au vendredi 25 mai 2012 à 17 heures (au lieu du 18 mai) pour soumettre leurs photos au Concours LUX. De plus, les membres CAPIC profitent d’un tarif réduit pour soumettre leur pièces au Concours LUX 2012 : 25$ par pièce ou 55$ par série de 3 (au lieu de 35$/65$). De plus encore, CAPIC Montréal remboursera à tous ses membres agrées et membres talents émergeants le coût de leur première soumission (jusqu’à concurrence de 25$) ainsi que le coût d’une entrée à la soirée LUX de remise de prix (15$). Finalement, un prix CAPIC sera remis aux gagnants des catégories Relève.

CAPIC Montréal est partenaire du Concours LUX depuis ses débuts, et entends renouveler à tous les ans ces incitatifs (tarif réduit, subvention et prix CAPIC) pour encourager la continuité, le dépassement et le rayonnement de ses membres. Le Concours LUX est un incontournable dans le milieu de la photographie et de l’illustration au Québec et je m’attends à ce que CAPIC y soit fièrement représenté par ses créateurs professionnels de l’image. Faites-nous honneur, et faites-le dès maintenant!

Les progrès en capture vidéo/photo

mardi 22 mai 2012

Curtis au McCord

In Black Canon - Apsaroke par Edward S. Curtis
Aujourd'hui avait lieu le lancement média de l'expo « Curtis un projet démesuré » au Musée McCord

Comme mentionné précédemment, un volet important pour Curtis, c'est de voir les photogravures originales. On peut y voir 30 photogravures en provenance de divers portfolios qui accompagnaient les volumes de Curtis. Ces impressions, plus grandes que les pages des bouquins, sont sur papier japonais et sont très bien conservées. Les cinq bouquins, qui sont aussi présentés, sont en excellent état.

C'était la première fois que je voyais des Curtis en provenance des portfolios, je n'avais vu que quelques pages des bouquins il y a vingt ans dans une collection privée à Toronto. Ce qui est curieux est de voir ses choix picturaux en terme de rendu et gradation. On a souvent l'impression d'être dans des « nuits américaines » un peu comme au cinéma lorsque l'on tourne en plein jour des scènes que l'on tirera plus dense pour donner une impression de nuit ou tombée du jour. Des fois, on a aussi l'impression que l'on est devant une image HDR en terme de relation entre les tons. Le contraste local des ombres défie, des fois, le contraste des tons moyens ou des hautes lumières.

Une section de la salle où sont présentés les extraits des portfolios. photo Martin Benoit
Quoi qu'il en soit, ces images sont hautement travaillées et je me plais à croire que ce que l'on voit à l'exposition est très proche des images d'il y a 100 ans. Ces images étant bien conservées et étant, dans les faits, des impressions à base d'encre, j'imagine que sa sélection de pigments pour les encres était stable.

Un plaisir pour les yeux quand on s'intéresse à l'esthétisme du début du siècle passé.

samedi 19 mai 2012

Va-t-il falloir porter un carré jaune/noir?

Manifestation nocturne le soir de l'annonce de la loi spéciale 78. photo Martin Benoit
Les « agressions » envers les photographes se multiplient ces derniers jours. Personne n'y échappe, vieux routard, professionnel, semi-pro, etc. La FPJQ demande aux leaders étudiants de condamner la violence envers les journalistes.

Le Devoir a publié un article sur les difficultés que vit Jacques Nadeau ces derniers jours.


Un photographe de La Presse a été arrêté. La liste des plaignants est longue, mais ne fait pas trop de bruit, car « ça fait partie du métier ».

Francis Vachon résume la situation.

  Le paradoxe de la revendication ces jours-ci. On fait une manif pour avoir une voix et une visibilité. Sans reporters, une manif est quasi inutile. Si tous les médias s'entendaient pour ne plus parler des manifs peut-être que les manifs cesseraient. Dans les cas des détournements d'avion dans les années 70, il semble que ce soit comme ça que ces détournements aient cessé, les médias se sont mis d'accord pour ne pas donner de la visibilité à ce genre de situation. Mais, il faut parler des manifs pour les nuancer, elles méritent une visibilité, c'est d'intérêt journalistique. Ce sont les règles du jeu dans notre société qui inclue dans ses deux chartes des droits et libertés (fédérale et provinciale) le droit à l'information comme un droit fondamental.

Le problème est l'usage que semblent faire les forces policières avec toutes ces images que l'on retrouve sur les diverses plateformes. Une responsable de mobilisation m'explique : « Même avec un carré rouge, les photographes ne sont pas nécessairement les bienvenues. Avec plus de 1000 arrestations depuis le début du conflit et les conditions de libération qui en empêchent beaucoup de manifester, si leur visage est capturé, c'est la prison automatique. Sans compte que les lignes de piquetage sont maintenant illégales avec les injonctions. Ce n'est pas pour rien que la question du port du masque est “hot”. Et je parle par expérience. La tactique de la police est de faire des arrestations de masse avec des accusations standards pour tous les arrêtés (tout le monde est généralement accusé de méfait et d’attroupement illégal). Comme c'est une arrestation de masse, nous savons que majoritairement personne n'ira en prison ou ne sera reconnu coupable de quoi que ce soit. Les accusations tombent généralement la veille du procès. Mais les procès pour ce genre d'affaires sont généralement un an après les faits, sinon plus. Et une fois arrêté, pour être libéré, une personne doit signer son accord à ses conditions de libération. Si la personne refuse, elle ne pourra pas être libérée avant le procès. Le problème, c'est que ces conditions incluent souvent l'interdiction de manifester, de se trouver à une certaine distance du parc Émilie Gamelin ou de son établissement en grève dans notre cas, et l'interdiction de communiquer avec ses coarrêtés. Si ces conditions sont brisées, c'est la prison automatiquement. Voilà pourquoi les photos sont perçues comme dangereuses. »

La nouvelle loi spéciale rendra le travail des photographes encore plus difficile. Les forces policières ont leurs propres photographes et vidéastes pour ce genre d'identification. Tous ces éléments constituent une érosion de la démocratie comme on la connait ou croit l'avoir connue. La démocratie des uns finie où celle des autres commence.

Doit-on porter un carré rouge pour se protéger des manifestants, ou une carte de presse pour se protéger des policiers, ou les deux? Un carré jaune/noir (jaune pour la couleur corpo de la bientôt défunte société Kodak et la couleur des l'éclairage inactinique des chambres noires et le noir pour cette période sombre que nous traversons). La NPPA recommande de toujours porter sa carte de média quel qu’il soit pour signifier qui on est et ce que l'on fait afin d'éviter les confusions et promouvoir le droit à l'information et la liberté de presse. C'est prendre position que de déclarer que l'on informe pour défendre le droit à l'information, pigiste ou salarié. Malheureusement, certains médias ne respectent pas toujours leur code de déontologie en terme d'équilibre des points de vue et tendent vers du populisme et de la désinformation. Si vous avez le temps, zappez pour 1/2 heure sur chacune de nos principales chaînes pour vous faire votre propre idée (RDI, LCN, CTV, CBC) les mêmes faits, quatre lectures... Hourra pour la diversité d'informations et le choix. Personne n’a affirmé que ce serait facile, c'est notre cause et nous devons la défendre malgré que certains pensent que « l'image est un texte paresseux. Elle n'aborde qu'un angle; elle peut brûler les yeux innocents. » D'où notre devoir d'impartialité intégré à notre devoir de citoyen à dénoncer l'injustice.

Trouvez l'équilibre.

Il reste 5 places pour la soirée Portfolio Speed Dating

source Hai Au Bui, Capic

Pour la soirée Portfolio Speed Dating pour Étudiants. Il reste que 5 places.
http://capic.eventbrite.com/

mercredi 16 mai 2012

L'importance de l'archivage

Print archives that were once the heart of many newspapers have gone the way of the floppy disk. But at the New York Times, home to the Lively Morgue tumblr, the technology that has threatened to kill the morgue may also save it.

lundi 14 mai 2012

Erratum


Montréal, le 14 mai 2012
ERRATUM
Exposition FIXE


Collectif d'étudiants en photographie du Cégep du Vieux Montréal

Nous, étudiants en photographie du Cégep du Vieux Montréal, tenons à rappeler que l'exposition FIXE est l'œuvre d'étudiants seulement, faite entièrement par les étudiants durant leurs temps libres et pour leur bon plaisir. En fait, il s'agit d'un évènement culturel avec lequel nous avons pu mettre en valeur les forces de chacun, afin de créer une exposition qui reflète chacune de nos visions. Toutefois, sachant que notre apprentissage scolaire n'est pas terminé, cette exposition ne sera qu'une bonne pratique pour développer nos compétences. 

De plus, nous désirons souligner à vous tous que cette exposition n'est pas le fruit d'une activité pédagogique et a été exécutée entièrement sur une base volontaire, sans l'aide des professeurs, ni des techniciens. Tous avaient le choix de se désister puisque l'exposition et toutes les œuvres présentées ne seront pas notées. Les participants se sont donc impliqués à titre personnel, sachant que ceci ne les avantagerait pas une fois la grève terminée. 

Malgré le message précédent sur le site web de Pratique professionnelle, nous souhaitons mentionner, à nouveau, qu'il ne s'agit pas d'une exposition de finissants, mais d'un désir collectif de montrer au monde le potentiel artistique et professionnel d'une poignée de jeunes photographes. 

Amateurs d'art visuel, friands d'activités culturelles, nous nous adressons à vous et souhaitons vous inviter de nouveau à l'exposition FIXE du collectif d'étudiants en photographie du Cégep du Vieux Montréal. 

Au plaisir de vous y voir en grand nombre le soir de notre vernissage, mardi le 15 mai à partir de 18h00, aux Ateliers Jean-­‐Brillant, 3550, rue St-­‐Jacques O. (Métro Lionel-­‐Groulx).

Nikon 1Dx vs iPhone 4s

Voici une comparaison surprenante. 8000 $ vs 700 $ et 10 ans d'intervalle. La D1x a été la caméra phare de Nikon pendant au moins deux ans et beaucoup de photographes de studio ont gagné leur vie à Montréal avec cette caméra. 5,4 mégas pixels pour la D1x et 8 MP pour le iPhone.

J'ai découvert l'application 645Pro pour le iPhone 4s il y a quelque temps et cette application permet de sauvegarder un fichier Tiff non altéré par les divers logiciels qui contrôlent la caméra. C'est un peu comme un « RAW » du téléphone. Pas d'artéfact JPG. De plus, 645Pro permet de connaître la vitesse d'obturation utilisée et l'ISO. Si vous êtes insatisfait, vous pouvez toujours opter pour le mode nuit qui force l'obturateur à opter pour des vitesses d'obturations plus lentes empêchant ainsi la caméra de grimper son ISO inutilement. Ce n'est pas du manuel, mais c'est ce qu'il y a de plus proche sur un iPhone.

Plus que j'utilise ce logiciel, plus je trouve que les fichiers produits ressemblent aux fichiers que j'ai manipulés durant le début des années 2000. Nikon D1, D1x, Canon 20D, Canon 1D, Olympus E1, etc. Évidemment, la possibilité de changer d'objectif, le contrôle que permet un dslr, la profondeur de champ propre à un plus grand capteur et beaucoup d'autres variables rendent cette comparaison boiteuse. Mais pour le seul aspect de la résolution et de l'information enregistrée, la comparaison devient intéressante.

Pour la prise de vue avec la D1x, j'ai utilisé 1/250e, f4,5 à 22 mm sur une 17-35 f2,8 ED AF-S à ISO 125. Pour quelques raisons qui m'échappent, Lighroom 4 interprète les .nef de la D1x comme étant des fichiers de 4011 x 2613 px quand, dans les faits, la caméra est de 3006 x 1962 px selon le manufacturier et selon Media Pro... J'ai vérifié avec d'autres logiciels et les fichiers ne sont pas plus nets. Ça explique pourquoi à 100 % l'image de la D1x est plus grosse. Dans les deux cas, il n'y a pas eu de gain de netteté, ou clarté d'aucune sorte. Le fichier tel que produit par la caméra. Un léger ajustement de la balance de couleur globale a été effectué pour des fins de comparaisons. Le fichier du iPhone est évidemment plus net et possède plus de détails et pas uniquement à cause d'un gain de netteté intégré. On voit bien que l'optique de la caméra est capable d'alimenter les 8mp de l'appareil.

Interface de l’app 645Pro
Les deux photos ont été faites à main levée, ce qui est le normal pour des photos de rues à 1/250e. Dans le cas du iPhone, la photo a été faite à 1/380sec, f2,4 à 4,3 mm, 64 ISO. La plage dynamique du iPhone est plus réduite, mais la situation était difficile pour n'importe quelle caméra. Une scène avec des percées de lumière créant un grand écart de luminosités.
cadrage original pour les deux caméras et détails à 100 %, photo Martin Benoit

Si en 2012 un téléphone peut faire ça, que feront-ils en 2015 et que feront nos caméras professionnelles? C'est encourageant.

vendredi 11 mai 2012

Enfin Curtis à Montréal

Le musée McCord de la rue Sherbrooke accueillera une exposition mettant en vedette les photos d'Edward S. Curtis.

Enfin on pourra voir des photogravures originales tirées des bouquins de Curtis.

Dans le cas de Curtis, il est à noter, que l'oeuvre n'est pas les tirages, ou les négatifs, mais bien les pages des livres qu'il a publiées. Afin d'apprécier son travail technique, il faut voir les pages originales des bouquins et non pas des reproductions modernes.

En plus d'être un photographe-anthropologue controversé, Curtis a été un grand utilisateur d'une technique d'impression photographique de très haut niveau. Les bouquins de Curtis sont imprimés par photogravure à la poussière d'asphalte. Un procédé complexe qui permet une très belle gradation, des ombres profondes et une sensation organique de l'image par opposition aux procédés de reproductions mécaniques qui utilisent des trames régulières.

lundi 7 mai 2012

Expo des finissants au cvm, cohorte 2012

©Guillaume Barbeau, exposant au sein de FIXE    
source, étudiants finissants au programme de photographie du cvm



C’est avec fierté que les étudiants finissants en photographie du Cégep du Vieux Montréal vous présentent leur exposition de fin d’études : FIXE.

L’exposition des finissants est une tradition au Cégep du Vieux Montréal. La cohorte finissante, avec l’aide des professeurs et des techniciens, organise sa propre expo de fin de DEC. Oui, l’exposition est un exercice pédagogique. Chaque exposant y présente le meilleur de son travail. Ce dont il est le plus fier. Ce qui le représente en tant qu’artiste photographe.

La soirée du vernissage sera un happening. Le mardi 15 mai 2012 à partir de 18h00 aux Ateliers Jean-Brillant. C’est LA soirée tant attendue par les jeunes photographes. L’occasion de se remémorer 3 années intenses d’études et d’expérimentations photographiques, mais aussi l’occasion de se vendre en tant que photographe.
Amis, parents, famille, collègues, enseignants, inspirations, gens du public, amateurs d’art et gens du milieu de la photographie sont conviés à notre vernissage. Afin de voir notre travail, afin de nous rencontrer, afin de partager des idées. Entrée libre. Visitez www.fixe.ca

Démonstration de notre caméra de rue

Enfin, Will (fin collaborateur), a trouvé une vidéo démontrant le fonctionnement d'une caméra de rue du type papier-négatif-repro. Nous avons une telle caméra au département et nous ne l'avons jamais vue en fonction. À la lumière de ce vidéo, ce serait une bonne idée de la remettre en route.

jeudi 3 mai 2012

Un retour du noir et blanc?

Ikonoskop lance une caméra vidéo qui ne peut faire que du noir et blanc. Des rumeurs veulent que le prochain Leica M soit une caméra noir et blanc.

Je me tappe, ces temps-ci l'ensemble des films de Marilyn Monroe (grève oblige)... Une aventure intéressante et un beau travail de restauration. Certains films sont en noir et blanc et du beau noir et blanc sur un bon téléviseur HD, c'est très agréable.

Quand j'étais étudiant, en Études cinématographiques (fin des années 70), nos professeurs nous projetaient souvent des films noir et blanc imprimés sur pellicules argentiques noir et blanc. On nous avait expliqué que ce n'était pas toujours le cas et que souvent les films noir et blanc projetés en salle étaient des copies monochromatiques imprimées sur pellicule couleur. La majorité des films étant en couleur, il était souvent plus simple d'imprimer sur la pellicule déjà disponible dans les laboratoires de transferts.

Ce que j'ai retenu de ces projections, c'est la beauté d'une excellente gradation et la dynamique de reproduction accessible. Étant habitué à évaluer une image noir et blanc à partir des limites d'un tirage par réflexion, avoir accès à la dynamique d'une projection ou d'une diapositive est complètement un autre médium. C'est comme la différence entre une diapositive couleur versus un tirage couleur.

Ceux qui se souviennent du film diapositive noir et blanc Scala d'Agfa, qui eut une vie de courte durée, s'entendent tous pour dire que c'est vraiment très beau du noir et blanc bien étalé sur une grande dynamique. Beau ou différent de ce que l'on est habitué? Je fais partie de ceux qui trouvent ça très beau.

Un fameux laboratoire de Toronto, D-Max, qui se spécialisait en impression de grande qualité noir et blanc, offrait un service d'impression grand format sur un médium transparent qui a l'origine se destinait aux arts graphiques et qui permettait d'atteindre 4,0 d'écart de densité. C'était de toute beauté à voir. Je me suis contenté du Panatomic-X inversible et du Polapan en terme de diapo noir et blanc. Sinon il fallait imprimer sur des films de reproduction ou des films lithographiques pour essayer d'obtenir une gradation acceptable.

De nos jours, avec nos écrans HD qui offrent des rapports de contraste supérieur à 5 000 000 : 1, il est maintenant possible d'afficher du noir et blanc sur une belle plage dynamique supérieure à n'importe quel tirage argentique viré sélénium. Ansel Adams se retournerait dans sa tombe et changerait de médium.

Leaf, le manufacturier de dos numériques moyen format, a fabriqué un dos monochromatique qui réalisait des fichiers couleurs par l'intermédiaire de trois prises de vue successives en positionnement successivement des filtres de séparation de couleur (B-V-R) devant l'objectif de la caméra. Cette technique était réservée aux objets immobiles, car l'ensemble des trois prises de vues nécessitait plus de 15 secondes. Si vous acceptiez de faire du noir et blanc, vous pouviez faire une unique prise de vue au flash sur un capteur totalement monochromatique. J'ai fait beaucoup de portraits n/b utilisant cette technique, mais malheureusement, Leaf ne supporte plus le format RAW de cette caméra et il m'est aujourd'hui impossible d'ouvrir les fichiers RAW originaux de cette caméra. J'ai des dizaines de CD pleins de fichiers RAW qui dorment. Seuls quelques fichiers tiff convertis subsistent. Ça fait réfléchir sur la pérennité des formats RAW, même d'une grande compagnie comme Leaf...

Josée Aubertin photographiée au dos numérique Leaf DCBI en mode monochromatique. photo Martin Benoit