jeudi 20 décembre 2018

Le bokeh iranien de Noël 2018

bokeh à la MC Zenitar-M2s 50mm f2. photo Martin Benoit
Joyeux Noël!

J'ai finalement fait un pacte avec le lutin pour qu'il laisse mes posemètres tranquilles quelques temps.
Il a accepté de poser pour ma carte de Noël.

Depuis que j'ai lu l'article de Petapixel sur le bokeh iranien, j'ai été à la recherche de cet objectif Zenit modifiable.

Les objectifs Zenit 50mm ne sont pas rares au Québec. L'appareil Zenit était vendu par tous les magasins de photos bon marché. Le problème, c'est que cette version des Zenitar 50mm a des éléments arrière collés qui ne s'inversent pas...
Selon la recette du photographe iranien, il faut inverser le doublet juste derrière le diaphragme et refermer le tout.  La version de l'objectif qu'il utilise pour sa modification est une version européenne qui n'était pas distribuée ici.

J'ai donc tenté ma chance chez le revendeur iranien de matériel photo/ciné usagé de la rue  Mont-Royal coin St-Urbain. Comme de fait, il avait cette version du fameux objectif. Il me l'a malheureusement vendu plus cher que ce que valait la caméra et l'objectif à l'époque...
On est commerçant ou on ne l'est pas.

Après avoir fait l'intervention chirurgicale, il me restait à monter cet objectif à monture à pas de vis 42mm sur ma A7sII. Un convertisseur M42 vers Leica 39mm, suivi d'un convertisseur Leica 39mm vers Leica M, jumelé à un convertisseur LeicaM vers SonyE. Des fois ça sert de garder ses vielles bagues de conversion que l'on croit inutiles.

Il faut savoir que cette solution a une énorme perte de contraste.
Les rayons lumineux sont tellement égarés, qu'ils polluent les noirs de façon terrifiante.
La section "nette" n'est qu'au centre et encore. Un bon coup de courbe dans Lr est nécessaire.
Plus on ferme le diaphragme, plus la zone nette agrandit au détriment du bokeh magique.

Bonnes Fêtes!

dimanche 16 décembre 2018

Zimbelism un film sur un montréalais d'adoption

Le 20 décembre au collège Marsan aura lieu la projection du film Zimbelism portant sur la vie de George Zimbel un photographe montréalais qui a documenté des grands moments de l'histoire américaine.

Réalisé par Jean-François Gratton et Matt Zimbel.

Plus d'informations sur le site Facebook du film.

Le Sekonic Studio Deluxe II n'impresionne pas les lutins

   
Sekonic Studio Deluxe II. photo Martin Benoit
Ce posemètre Sekonic est peut-être le posemètre dont la popularité a perduré le plus longtemps. Fabriqué depuis 1957 avec l'incarnation du L-28, il est toujours disponible en magasin.

Un posemètre au sélénium (cellule qui génère sa propre électricité sans batterie), avec toutes les qualités de cette technologie et ses défauts. Dans le cas du Studio Deluxe II L-398M, la cellule étant environ la taille d'un 5 cents, nous nous retrouvons avec un posemètre qui est très peu sensible à l'intérieur. Par contre, sa précision et versatilité d'emploi (cinéma et photo) en on fait un posemètre de choix pour celui qui avait un petit budget. Ce posemètre a toujours coûté environ le quart de ses contreparties "professionnelles" comme le Spectra. Pour un quart du prix vous aviez un posemètre qui répondait bien, mais qui nécessitait un peu de manipulations et de calculs. Le Spectra affichait directement l'ouverture de diaphragme pour 1/48e (24 ips) pour n'importe quel film (des grilles perforées pour tous les ISO étaient fournies de sorte à obtenir des lectures directes en f ).

Relativement petit et bon marché, c'est probablement le meilleur rapport qualité/prix/longévité. Comme tous les posemètres, le secret du succès (bonne exposition) est de bien connaître le comportement du posemètre pour une pellicule donnée. La grande majorité des posemètres décents exposent très bien quand on a pris la peine d'explorer les limites et le comportement de l'appareil pour une pellicule/révélateur/etc.

jeudi 13 décembre 2018

Le posemètre Bertram étudié par le lutin

Le Bertram Electro Bewi Standard. photo Martin Benoit
Un des posemètres qui m'a pris le plus de temps à comprendre est cette version allemande du Electro-Bewi. Un posemètre d'après-guerre (1946) complètement en allemand utilisant les degrés Scheiner comme unités de sensibilité de film.

détail du Bertram. photo Martin Benoit
Ce posemètre utilise une cellule au sélénium comme beaucoup de posemètres de l'époque. Il n'y a aucune batterie dans le posemètre car la cellule produit sa propre électricité. C'est un posemètre écoresponsable... Comme particularités intéressantes, on remarque un cône télescopique qui sert de par-soleil afin d'éviter de mesurer la lumière latérale ainsi qu'un second posemètre à extinction à l'arrière. Le cône télescopique qui s'ouvre lorsque l'on déplie de posemètre, sert à éviter que la cellule lise trop la lumière latérale et le petit trou d'aiguille à l'arrière du posemètre, sert à y mettre son oeil quand il fait trop sombre et que le posemètre ne lit rien du tout. À travers ce petit trou, on peut y lire des chiffres. Le chiffre le plus gros que l'on réussi à lire est reporté sur le tableau avant et on obtient des réglages pour notre appareil.

Cette technologie de mesure de la lumière par "extinction" a surtout été populaire dans les posemètres Leudi que l'on retrouvait quelques fois construits à même certains appareils photo. Un système sans cellule qui n'utilise qu'une panoplie de filtres neutres.

La mesure de la lumière reste une problématique propre au fait que ces calculs doivent être faits avant que la photo soit prise de sorte à bien régler l'appareil. Aujourd'hui, avec les mirrorless qui sont constamment en train de prendre une photo pour nous montrer le cadrage, le problème en n'est plus, car nous pouvons évaluer en temps réel sur écran le résultat de nos réglages. Il n'y a que la photographie au flash en studio qui constitue encore une "surprise" pour le capteur.

On verra comment les flashmètres réussissent cette acrobatie de calculer la puissance et la durée d'un éclair.

dimanche 9 décembre 2018

Le posemètre Weston Master III retrouvé par les lutins

 
Weston Master III modifié. photo Martin Benoit  

Les sacrés lutins ont trouvé mon très vieux Weston Master III qui a été modifié à la main pour lui ajouter une échelle des zones.

Si vous avez été un fan d'Ansel Adams dans les années 70-80, le Weston était l'un de ses posemètres favoris même si ce n'était pas un spotmètre. Beaucoup prirent connaissance de cet excellent posemètre, qui était disparu depuis plusieurs années. Adams l'a fait ressortir de ses cendres.

Je crois que j'en suis à mon quatrième, les trouvant pour autour de 10$ dans les marchés aux puces. La très grande qualité de ce posemètre est son énorme cellule au sélénium encore plus grande que celle du Spectra. Donc, une grande sensibilité par faible éclairage et dans son cas, un galvanomètre à grande course pour lire les ouvertures avec précision.

Contrairement aux Spectra et Sekonic, à qui on devait ajouter une grille perforée par trop forte illumination, le Weston possède sa propre grille escamotable sur penture. Impossible d'oublier la grille ou de la perdre. Posemètre sous-estimé et sous-connu, il valait 29,67 U$ en 1947 chez Montgomery Ward. C'était leur posemètre le plus cher à une époque où un appareil monorail 4x5 Graphic View et objectif 203mm valait 207 U$. Ce 4x5 était leur appareil photo le plus cher de tout le catalogue.

Merveilleusement, il fonctionne encore et je n'ai pas de problème à encore trouver des piles, car il en n'utilise aucune étant au sélénium et produisant sa propre électricité. Je ne pourrai pas en dire autant du posemètre de ma Sony A7 dans 70 ans...

Si vous vous cherchez une petite décoration pour votre studio, eBay en est rempli pour pas cher.

samedi 8 décembre 2018

Un film hollywoodien filmé uniquement à la Sony A7SII

Il semblerait que ce soit la première fois qu'un film à semi-gros budget soit entièrement filmé à l'aide d'une caméra de si bas prix.

On ne comprend pas parfaitement le flux de travail, mais reste que c'est le capteur de l'appareil qui a construit l'image.

Ce que je conclus de cette expérience, c'est que bien encadré l'appareil peut fournir des résultats très présentables. D'autre part, la qualité d'un produit final dépend d'une multitude d'autres facteurs qui eux ne sont en rien reliés à l'appareil. Qualité de l'histoire, éclairage, acteurs, mouvements de caméra, montage, etc.

C'est quand même incroyable que l'on soit rendu à ce niveau de qualité pour le prix.


jeudi 6 décembre 2018

Le spotmètre V de Pentax entre les mains des lutins

Pentax Spotmeter V et lutins. photo Martin Benoit



Fin des années 70, début 80 le Pentax Spotmeter V est devenu l'outil de référence si vous étiez un dévot du système des zones. Avec la popularité croissante de la photographie préméditée et super contrôlée à l'aide des chambres grand format, le spotmètre de 1 degré Pentax était le seul outil abordable. Minolta avait une version, mais beaucoup plus rare; le Auto Spot 1 degré. Une version avec affichage aux diodes a suivi.

Le faible champ de 1 degré permettait de "prévisualiser" le rendu des images si vous étiez "calibré". Gros mot pour décrire une série de tests qui permettaient d'établir le comportement des émulsions, révélateurs, papiers et agrandisseurs.

L'apparition des appareils avec posemètres spot (Nikon 801s) a tranquillement rendu désuet ce posemètre ainsi que la désillusion de la pertinence de développer un rouleau entier en fonction du contraste d'une scène.

À l'apogée de son utilisation, une compagnie (Zone V) pouvait vous le rendre linéaire, de sorte qu'il réponde uniformément à toutes les couleurs et aussi adapter les roulettes aux langages du système des zones.

mardi 4 décembre 2018

Les lutions ont malheureusement découvert mon Spectra Combi 500

Le Spectra combi 500. photo Martin Benoit
J'espérais que ce jour tarde. Les malins lutins sont tombés sur mon vénérable Spectra combi 500.
Encore une fois, ils n'ont pu s'empêcher de faire leurs bruits caractéristiques de lutins et ainsi j'ai pu les saisir en flagrant délit.

Le Spectra combi 500 est le posemètre d'Hollywood. Il était utilisé par les directeurs photo et les chefs électriciens d'Hollywood pour sa précision, sensibilité et linéarité en fonction des couleurs.
Principalement équipé d'une très grande cellule au sélénium (sans piles), il permettait des lectures fidèles même par faible niveau d'éclairage. La version "combi 500" ajoutait à la grande cellule au sélénium une petite cellule au sulfure de cadmium (cds) qui elle, nécessitait une pile, mais augmentait considérablement sa sensibilité.

On pouvait l'acheter en pair calibré. Le second exemplaire identique servait de remplaçant en cas de défaillance de l'appareil. Dans le secteur de la photographie, l'appareil n'était par trés répandu même si une sonde pour verre dépoli existait en tant qu'accessoire. C'est vraiment dans le monde du cinéma américain que cet appareil a connu ses heures de gloire.

C'est la venue du Minolta III qui sonna le gla du règne des Spectra.

lundi 3 décembre 2018

Les lutins et le Chronopose Universel de Georges Brunel

Lutins avec le Chronopose Universel de Georges Brunel. photo Martin Benoit

Quand le mois de décembre arrive, je crains toujours le désordre que les lutins vont causer la nuit quand ils sortent des boîtes de décoration de Noël.

Le problème, c'est que je remise mes objets "précieux" dans le même garde-robe que les décorations. La nuit dernière, j'en ai capturé deux avec mon téléphone qui s'amusaient avec mon très fragile Chronopose.

Le Chronopose Universel est un posemètre en papier qui permet d'établir l'exposition d'un sujet en fonction de diverses variables. Il a été calculé par M. Georges Brunel il y a très, très longtemps. Autour de 1900, semble-t-il.

Avant les cellules photoélectriques, il fallait se fabriquer un système de référence de sorte à systématiser la façon d'exposer. Plusieurs solutions ont été déployées dont le fameux Posographe sur lequel j'ai publié un billet il y a quelques années. Si vous en trouvez un et que vous voulez me faire un cadeau, vous connaissez mon adresse.
détails du Chronopose, numérisation par Martin Benoit