lundi 27 juillet 2009

L'agence Gamma en difficulté

La légendaire agence française Gamma va peut-être s'écrouler bientôt.

Le Monde résume la situation qui semble être une fermeture planifiée. Les exigences envers les photographes augmentent toujours, mais les revenus et les salaires ne sont pas au rendez-vous semble-t-il.

D'où proviennent les photos? Est-ce la baisse de qualité forcée par la perte de revenus, ou l'effet du journaliste-citoyen, ou...

dimanche 26 juillet 2009

La construction de la vérité

Mon baiser absent de l'Hôtel de Ville. photo Martin Benoit 2004

Depuis la reconsidération récente du contexte de prise de vue de la fameuse image de Capa, plusieurs questionnent la construction de la vérité à travers les différentes époques de la photographie. Un essai fait le point sur la question.

On s'inquiète souvent de Photoshop, mais moins souvent du processus de "sélection" photographique et de son intention.

Le photographe inclue, exclue, organise, met en relation, attend, etc. C'est l'art du photojournalisme et de son discours et c'est pourquoi les photojournalistes sont considérés comme des journalistes, car ils racontent par leurs procédés photographiques. C'est aussi pourquoi ils sont sujets aux mêmes règles de déontologie relativement à leurs intentions.

En 2004, à Paris, j'ai retrouvé le coin où la fameuse photo de Doisneau avait été prise et j'y suis resté une bonne demie-heure espérant que de passionnés amoureux surgissent devant mon objectif. Les temps ont changé, les amoureux sont plus discrets.

lundi 20 juillet 2009

La mort du milicien de Capa, stagée?

source PDN

Depuis 1936, la controverse autour de la photo qui rendit Robert Capa célèbre fait encore surface.

Une publication espagnole discrédite l'image en lui trouvant des inconsistances avec les propos de Capa tenu à l'époque. La publication va jusqu'à dire que Capa a passé le reste de sa vie à adopter un comportement suicidaire pour obtenir de bonnes photos afin d'effacer son "péché originel" (de la photo de la mort du milicien).

C'est probablement comme la mort de JFK ou Marilyn Monroe ou le 11 septembre, on ne saura jamais la vraie vérité.

Reste que nous sommes peut-être devant un photographe qui a utilisé un raccourci afin d'accélérer sa carrière et qui se retrouve dans un tourbillon, car les choses se déroulent plus rapidement que ce qu'il a cru et il doit vivre avec les conséquences de son mensonge ou faire face à la musique.

Je ne peux m'empêcher de penser à la fameuse photo de Kevin Carter de l'enfant et du vautour qui lui valut un Pulitzer, mais qui causa son suicide pas si longtemps après. Plusieurs disent que les jugements sévères qu'il reçut pour avoir photographié au lieu d'aider contribuèrent à sa descente. Ou encore la fameuse photo de la jeune fille afghane de Mc Curry qui a évidemment été altérée au niveau des yeux par un zélé sur sa nouvelle console Scitex ou autre de l'époque.
Mc Curry, même s'il n'est pas responsable de ces altérations, doit vivre avec le fait qu'on lui demande souvent si les yeux ont été altérés et il se doit de répondre non et c'est ce qu'il fait.

Ce que je retiens de tout ça, c'est qu'en photojournalisme, c'est toujours délicat de jouer dans une image ou de "provoquer" un comportement chez le photographié. On ne sait jamais quand la "vérité" nous rattrapera.
fameuse photo de Carter

vendredi 17 juillet 2009

Le père des MoJos (Mobile Journalists)

Weegee, le père des MoJos et des hommes-orchestres, de nouveau recherchés par les médias.

Weegee, photographe de faits divers des années 50, était le seul autorisé à posséder une radio capable d'écouter les ondes de la police pour suivre la scène criminelle de New York. De plus, il tournait en 16mm et rédigeait ses textes.

On le voit ici à rédiger un texte dans le coffre de sa voiture qui agissait aussi de chambre noire pour développer ses clichés 4x5 au Speed Graphic.

Les demandes des grands quotidiens envers leurs employés sont-elles rétrogrades ou avant-gardistes?

vendredi 10 juillet 2009

Le magazine W shoot Bruce Willis avec la caméra RED ONE

source A Photo Editor

Un autre grand magazine vient d'utiliser la caméra vidéo RED ONE pour obtenir des images statiques aux fins de publications.

Une analyse de la stratégie et des problèmes reliés à ce type de "compromis" est bien exposée sur le blogue de A Photo Editor.

Je crois qu'avec les possibilités grandissantes d'obtenir des temps de capture de plus en plus courts, on verra cette façon de travailler de plus en plus répandue pour les mêmes raisons que beaucoup de photographes de presse photographient à 8 images/ seconde des portraits.

On se souviendra que Sante D'orazio, qui photographiait pour le catalogue de Victoria's Secret, utilisait un Pentax 6x7 autour du 1/125e aux quartz de sorte à bien voir sa lumière réelle. Toutes les photos de mode ne sont pas prisent à 1/1000 ou plus.

Cette fois-ci, je vais me procurer à temps une copie du magazine pour pouvoir évaluer de visu le résultat. (le Esquire de juin est disparu très rapidement)

Burtynsky en lice pour le prix Pictet

source Presse Canadienne

Le photographe torontois Edward Burtynsky est, pour la deuxième année de suite, finaliste pour le Prix Pictet dont l'objectif est de souligner le pouvoir de la photographie dans la communication à grande échelle des grands enjeux qui menacent la viabilité de l'environnement.

Burtynsky, un des photographes contemporains les plus en vue au Canada, est en lice avec 11 autres candidats en provenance de neuf pays. Un autre Canadien, Christopher Anderson, figure également parmi les finalistes cette année.

Le thème de l'édition 2009 est la Terre et les blessures faites à celle-ci par des entreprises humaines non respectueuses de l'environnement.

Le Prix Pictet, commandité par la banque privée suisse Pictet & Cie, est accompagné d'un chèque de 100 000 francs suisses (107 880 $ CAN).

Le nom du lauréat sera annoncé à Paris le 22 octobre par l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.

L'an dernier, le prix avait été remporté par le photographe montréalais Benoit Aquin. M. Aquin fait partie du jury de l'édition 2009.

mardi 7 juillet 2009

The DAM Book, 2e édition


Je viens de recevoir ma 2e édition du DAM Book.

Ceux qui ont lu la première édition, savent que Peter Krogh (l'auteur) est l'autorité en question d'archivage photographique. Étant, lui-même photographe, il comprend les problématiques particulières des photographes.

Ce bouquin s'adresse principalement aux photographes professionnels qui ont quelques centaines de milliers de photographies à gérer et qui ne veulent pas passer leurs vies derrière un ordinateur à essayer de retrouver leurs images. Ce bouquin ne s'adresse pas aux institutions qui ont des millions d'images à gérer. Donc, c'est un ouvrage à notre hauteur.

La première édition traçait les grandes lignes des philosophies d'archivages et les bons plis à prendre dès le départ. Dans cette seconde édition, l'évolution des logiciels de catalogage et les périphériques associés ont été mis à jour et on constate la très grande présence du dernier venu dans ce domaine, Lightroom 2.

Lightroom 2 est quasi un incontournable aujourd'hui et s'améliore de version en version. Je craignais que l'auteur soit devenu un inconditionnel pour ce dernier venu, qui en est toujours qu'aux balbutiements des grands catalogueurs. Par contre, la puissance d'Adobe de faire évoluer ce logiciel en fait un joueur non négligeable. Peter Krogh émet ses réticences et ses espoirs relativement à ce logiciel et le positionne dans un flux de production précis. Media Expression2 (anciennement IVue Media Pro) semble être encore le logiciel préféré de l’auteur pour le volet gestion de base de données.

En combinant les recommandations de ce bouquin aux recommandations du guide de référencement de Photoshelter, on obtient une puissante combinaison de gestion de ses images qui leurs assurent une pérennité ainsi qu'une visibilité sur Internet.

samedi 4 juillet 2009

Zeiss made in Japan


Vous allez me trouver en retard, mais je viens de découvrir où sont fabriquées les optiques Zeiss destinées aux Nikon et Canon.

Ils sont construits pas la compagnie Cosina du Japon sous licence Zeiss.

Selon Ken Rockwell, ces optiques sont la conséquence de la fermeture de Contax du Japon qui avait obtenu l'autorisation de Zeiss, Allemagne, de faire fabriquer par Cosina leurs optiques. Quand Contax a fermé, Zeiss a cherché un marché pour ces optiques.

Le mythe germanique versus le mythe nippon...

J'ai souvent travaillé avec des optiques Zeiss, et j'en possède plusieurs. En général ce sont des optiques sans compromis un peu comme les optiques Leitz (Leica).

Le Japon est un fabriquant d'excellentes optiques et je pourrais faire l'éloge de plusieurs optiques historiques japonais. Ce qui me déconcerte, est le fait que c'est la compagnie Cosina qui fabrique ces optiques.

Je dois vous mentionner que ma seconde caméra 35 mm, que je me suis acheté, à 14 ans, chez Simons sur la rue Craig (aujourd'hui St-Antoine), était une Argus/Cosina STL 1000. La fameuse compagnie qui fabrique les optiques Zeiss. J'étais passé d'un Praktica Nova 1b d'Allemagne de l'Est pour une caméra japonaise de bas de gamme. On ne pouvait pas vraiment acheter une caméra meilleur marché faite au Japon. Je crois avoir payé autour de 110$ en 1972. L'objectif était une 50mm f 1,7 Cosinon. Comme Ken Rockwell, le mentionne dans son article, la facture de ces optiques Zeiss est très similaire aux optiques japonaises d'époque.

Est-ce que ma 50mm était exceptionnelle? Je ne pourrais vous le dire, même si à l'époque je lui ai fait subir un test de pouvoir séparateur selon la bonne vieille méthode: Panatomic-X et charte de séparation. Ce que j'en avais conclu, c'est qu'elle était excellente à f5,6 et qu'à pleine ouverture elle se dégradait comme toutes mes optiques, inclus la 50mm f 1,4 Nikor que j'ai achetée un peu plus tard.

Je me questionne à présent sur les optiques Zeiss de Sony que l'on retrouve sur la Alpha 900. Ceux que j'ai eus dans les mains me semblaient de construction exceptionnelle et la qualité optique était au rendez-vous. Ils sont fabriqués par Sony sous supervision de Zeiss. Pas de problèmes si la qualité est au rendez-vous. C'est peut-être ce qui explique que les prix, eux sont au rendez-vous. Les optiques Zeiss fabriquées à Oberkoken en Allemagne n'ont jamais affiché des prix au rendez-vous, au contraire une forte démarcation avec les meilleures optiques japonaises. Le prix de la main-d'oeuvre allemande versus la Japonaise? Vive la mondialisation?

Ce que tout ça prouve, c'est que l'on peut retrouver d'excellents produits fabriqués partout et de mauvais un peu partout aussi. Je ne serais pas surpris de voir apparaître d'excellentes optiques Made in China bientôt à très bas prix. Nous allons avoir un peu de misère à intégrer le concept au début, mais les performances dicteront nos choix.

optique Zeiss fabriquée par Cosina et ma Cosinon avec, comme par hasard un capuchon Zeiss...

De moins en moins de joueurs dans le parc des 2 1/4

British Journal of Photography a annoncé la fermeture de la compagnie Franke & Heidecke.

Cette compagnie construisait les caméras numériques pour Leaf et Sinar. C'était la maison mère de Rollei et ses dérivés. De plus, PhaseOne parle de faire l'acquisition de Leaf.

À Montréal et Toronto, la question est assez simple en matière de moyen format numérique:
du Hasselblad HD ou des dos PhaseOne sur du Hasselblad ou Contax en gros. Les combinés Mamiya/PhaseOne n'ont pas encore fait leur percée. Est-ce une histoire de distributeur? On achète ce qui est disponible et ce pour lequel on a du service. Où est-ce une question de pures performances?

Quoi qu'il en soit, le parc d'options rétrécit de jour en jour. Imacon a intégré les rangs de Hasselblad et tous les autres semblent être sous la bannière de PhaseOne plus ou moins indirectement.

Dans la fabrication de gros capteurs, il n'y a pas beaucoup de joueurs. Dalsa, Kodak, Fuji et ... Les autres sont des curiosités scientifiques dont on ne veut pas vraiment s'approcher. Leaf se greffant à PhaseOne, j'ai l'impression que PhaseOne va intégrer les avantages de Leaf et conquérir les derniers territoires non conquis.

Le danger du manque de joueurs est le contrôle des prix. On pourrait croire que le fait de devenir un plus gros joueur devrait permettre de baisser les prix, ce qui urge vraiment considérant la situation économique mondiale. Pour baisser les prix des gros capteurs, leur production devraient être augmentée par un facteur non réaliste dans notre industrie. Le besoin pour des dos numériques moyen format n'est pas si grand. On reste dans un produit de petite série qui est voué à coûter cher, mais si cher?

La bonne nouvelle est que la venue de la Nikon D3x, la Canon 5D mkII et la Sony A900 qui agissent comme des éléments de compétition dans ce marché et imposent de maintenir des prix "raisonnables". Même si le geste de photographier au 2 1/4 n'est pas le même qu'au slr, je peux imaginer des compagnies comme Zacuto, Redrock Micro ou encore Shape de Montréal confectionner un viseur poitrine à partir d'un des nouveaux écrans lcd HD de très haute qualité alimentés par le port HDMI des nouvelles caméras de sorte à adopter la même posture qu'au 2 1/4 avec un compendium pour décorer le tout. Convertissez vos Canon ou Nikon à des optiques Zeiss et vous n'êtes pas loin des performances des dos numériques avec un peu plus de souplesse et de quoi aller se payer quelques excellentes pizzas dans votre portefeuille.

vendredi 3 juillet 2009

Concours photo aux règlements étranges

sources Carole et Nathalie

Cosco et Air Miles viennent de lancer des concours photo où toutes les photos soumises deviennent la propriété du commanditaire.

Un petit texte en bas de page (point 10) des règlements des concours, qui autorise le commanditaire à mettre en marché vos images ou à les vendre à un tiers qui lui, pourrait les mettre en marché.

Une façon rapide de constituer une banque d'images bon marché. La beauté du numérique et des marchés web où la résolution n'est pas stratégique.

Grip pour le iPhone

Zacuto, une compagnie américaine qui se spécialise dans le matériel de production "indie", lance une prise pour iPhone afin de faire du vidéo de meilleure qualité.

Si je me fie au prix d'accessoires similaires, cette poignée devrait coûter aux alentours de 300 $ can. À quand le compendium, le contre poids d'épaule, le Steadycam? C'est rendu que les accessoires coûtent plus cher que l'appareil lui-même et toute l'idée de transporter dans ses poches ou encore, d'utiliser de façon non obstrusive une caméra vient d'être élidée...

Un dolly et des rails avec ça; ça ferait des travelings vraiment smooth...