mercredi 21 juillet 2021

Repenser la notion du droit d'auteur en photojournalisme et journalisme.

Une récente poursuite au Portugal, par un ex-photographe de l'Agence France Presse, soulève tout un processus de réflexions relatives de : à qui appartient le droit d'auteur d'ouvrages à caractère journalistique.

Que ce soit à l'écrit ou à l'image, la nature du travail de "capturer" ou "décrire" des faits de façons fidèles à la réalité, suggère que peu ou pas de créativité soit impliquée. De là, le questionnement de la contribution du "captureur/photographe" d'avoir accès au droit d'auteur.

https://www.pressgazette.co.uk/ex-afp-photographer-take-back-copyright-potential-game-changer-case/?fbclid=IwAR1ZrEz_-pTHEjAuVQiE7ibfecZoHG1ENewDcejk5qZBoiJBAL8X1xyKoi0

Ce procès, très suivi, pourrait servir de base à la redéfinition du modèle d'affaire de diverses agences et poussera plus loin la notion de "à qui appartient le volet créatif d'une image, si volet créatif il y a ?". À partir de quel niveau d'intervention pouvez-vous vous considérer comme le "créateur ayant induit une originalité" mérite protection par le droit d'auteur?

Le droit d'auteur jongle souvent en tentant de protéger l'artiste, qui est souvent peu protégé, éviter les abus par les grosses sociétés profiteuses et encourager la créativité. 

Dans ce combat complexe, sa définition de la créativité est souvent à géométrie variable. Étudier l'évolution du droit d'auteur est un peu comme le travail d'un anthropologue qui fait un portrait de l'évolution d'une société à travers le temps et ses préoccupations.

merci Jean-Claude pour l'idée

mercredi 21 avril 2021

La puissance des caméras cellulaires sous mentionnée

photo Martin Benoit

 Il me semble que c'est sous-mentionné le fait que la clé de voute de la condamnation du policier Derek Chauvin dans le cas de la mort de George Floyd est principalement la vidéo de l'arrestation réalisée par un téléphone cellulaire suivi de sa diffusion sur Facebook.

Sans cette vidéo, tout le reste n'aurait pas suivi et la mort de George Floyd aurait été un chiffre au sein d'une statistique.

Comme disait Yvon Deschamps, "on veut pas le sawoir, on veut le woir!". La vidéo est encore plus puissante que la photo dans ce cas, car elle nous donne la durée et le climat de l'événement, ce qu'une photo n'aurait pas fait. Il est statistiquement impossible qu'un photographe professionnel ait été sur le lieu. C'est l'omniprésence de ces caméras vidéos que nous avons dans nos poches, combiné à l'audace de la personne qui a filmé et diffusé le fichier qui a eu les conséquences que l'on voit aujourd'hui. Plusieurs analyses disent que les prochaines photos qui passeront à l'histoire ne seront pas issues de photographes professionnels, mais de photographes-citoyens pour les raisons mentionnées précédemment.

Est-ce une grande victoire de la démocratisation de la captation vidéo par tous citoyens? Ou est-ce un effet positif de cette multiscrutation de notre existence pour le meilleur ou pour le pire. Dans le film 1984, on craignait l'omniprésence des caméras Big Brother et leurs conséquences. Darnella Frazier, qui a filmé la scène fait partie de cette clé de voute de la condamnation de Derek Chauvin. Nous avons tous une caméra vidéo dans nos poches, mais quelles sont les conséquences de l'utiliser et de diffuser le contenu? La BBC résume un peu le cas de Mme Frazier avec certaines subtilités.

Je retiens aussi que toute cette histoire débute par un Afro-Américain qui tente de passer un faux billet de 20$ chez un dépanneur...

dimanche 14 février 2021

La pandémie si peu photographiée

Tout responsable à peur d'être critiqué en cette période de pandémie où l'application adéquate ou inadéquate d'une mesure peut déterminer si quelqu'un vit ou meurt.

Dans une telle perspective, le témoignage d'une photographie peut "prouver" de l'application ou la non-application d'un protocole. 

Nous nous retrouvons au Québec et en particulier à Montréal avec des contraintes de prises de vues qui va à l'encontre de la charte des droits et libertés du Québec et du Canada qui stipule que le public a le droit à l'information. C'est pourquoi les médias peuvent diffuser des images sans consentement quand il est justifié que ce soit d'intérêt public de montrer telle ou telle situation.

La question est quand est-ce que quelque chose est d'intérêt public?

Dans le cas de la version montréalaise de la pandémie, force est de croire que la censure appliquée aux médias depuis le mois de mars 2020 a été excessive, voire même peut-être partiellement responsable d'une certaine nonchalance du public à l'égard du respect des mesures d'hygiène.

Cette pandémie a été très peu documentée au niveau visuel. Beaucoup de graphiques et de logo d'édifices, d'infirmières de dos, etc.

Le ressenti d'une photo ou d'une vidéo a souvent été porteur de changements sociaux. On n'a qu'à penser récemment à la mort de George Floyd ou à la jeune fille au napalm.

Certains croient que le manque de représentation visuel de la pandémie a possiblement contribué à créer un faux sentiment de sécurité chez le public. Des chiffres, ça n'a pas le même impact que des images et c'est souvent pour ça que l'on interdit les images.

Clinique de dépistage sur la Place des festivals. photo Martin Benoit

La FPJQ (Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec) relatait dans le dernier numéro de son magazine Le trente, les difficultés qu'ont eues les grands médias à accéder aux lieux où se déroulait la "vraie" histoire de la pandémie.

La grippe espagnole aurait été plus documentée visuellement que le COVID-19. Et ce, en des temps où la photographie était difficile d'accès en comparaison à aujourd'hui où le dernier geste anodin est et peut-être photographié.

Est-ce que ces censures auront été excessives ou aura-t-elle protégé le droit à l'anonymat en ces temps de grande vulnérabilité? Un équilibre à maintenir comme dirait notre premier ministre.

vendredi 29 janvier 2021

Sony Alpha 1. Veux-tu une cerise avec ça?

photo fournie par Sony

C'est étourdissant de lire les spécifications de ce nouvel appareil de Sony.

On a l'impression que toute la compétition est tellement en retard ou que Sony est tellement en avance.

Le prix y est aussi, mais si les spécifications sont au rendez-vous, ça semble un deal.

Au début, je me suis dit que c'était une caméra de studio, ensuite je me suis dit que c'est une caméra pour les photographes de sport, ensuite je me suis dit c'est une caméra pour les vidéastes.

Un multi shot de 199mp à haute vitesse. Bonsoir les dos PhaseOne... Oui, je suis conscient des limites du multi shot, mais.

280 Mb/sec d'écriture sur les cartes dans certains modes ciné et un RAW Output via le HDMI . La caméra est multi capteurs ce qui permet d'optimiser la vitesse d'écriture et le style cinématographique. Super 35 pour un look traditionnel et full frame pour les friands de faible profondeur de champ.

Je suppose qu'ils ont préparé cette caméra pour les Olympiques de Tokyo qui n'auront probablement pas lieu.

Les Olympiques sont souvent le show case de nouvelles caméras très perforantes au niveau sport.

Cette caméra plaira aux photographes de mode avec sa résolution, sa vitesse synchro élevée, sa très grande vitesse d'obturation qui permet d'utiliser de très grandes ouvertures à l'extérieur.

Le viseur électronique semble être le viseur le plus près d'un viseur optique sans dépoli.

La liste est longue des sauts technologiques incluant l'intelligence artificielle pour la mise au point.

Oups! Operating Temperature de 0-40C. Avec nos -14C aujourd'hui en ville sans vent, j'espère que l'on peut encore photographier une compétition de ski au Mont Tremblant...

Il faut que Nikon et Canon aient quelque chose dans leurs manches en préparation sinon...

jeudi 14 janvier 2021

Décès de Michel Gravel un pilier du photojouranlisme québécois.

Michel Gravel est décédé à l'âge de 84 ans. Un important photojournaliste du Québec. On le connait principalement pour son travail pour La Presse. 

Ma compréhension de l'homme, que je n'ai rencontré que deux fois dans des événements mondains, c'est une grande humilité et un amour de la fonction de la photo en tant que photojournalisme.

Un grand professionnalisme relativement à la déontologie du métier.

J'aurais aimé être une petite souris le regardant travailler, mais les commentaires de ses collègues qui l'ont cotoyé confirment mes suspicions. L'homme était discret et efficace. 

Un modèle, je crois.

photo Martin Benoit 2005