photo Martin Benoit |
Il me semble que c'est sous-mentionné le fait que la clé de voute de la condamnation du policier Derek Chauvin dans le cas de la mort de George Floyd est principalement la vidéo de l'arrestation réalisée par un téléphone cellulaire suivi de sa diffusion sur Facebook.
Sans cette vidéo, tout le reste n'aurait pas suivi et la mort de George Floyd aurait été un chiffre au sein d'une statistique.
Comme disait Yvon Deschamps, "on veut pas le sawoir, on veut le woir!". La vidéo est encore plus puissante que la photo dans ce cas, car elle nous donne la durée et le climat de l'événement, ce qu'une photo n'aurait pas fait. Il est statistiquement impossible qu'un photographe professionnel ait été sur le lieu. C'est l'omniprésence de ces caméras vidéos que nous avons dans nos poches, combiné à l'audace de la personne qui a filmé et diffusé le fichier qui a eu les conséquences que l'on voit aujourd'hui. Plusieurs analyses disent que les prochaines photos qui passeront à l'histoire ne seront pas issues de photographes professionnels, mais de photographes-citoyens pour les raisons mentionnées précédemment.
Est-ce une grande victoire de la démocratisation de la captation vidéo par tous citoyens? Ou est-ce un effet positif de cette multiscrutation de notre existence pour le meilleur ou pour le pire. Dans le film 1984, on craignait l'omniprésence des caméras Big Brother et leurs conséquences. Darnella Frazier, qui a filmé la scène fait partie de cette clé de voute de la condamnation de Derek Chauvin. Nous avons tous une caméra vidéo dans nos poches, mais quelles sont les conséquences de l'utiliser et de diffuser le contenu? La BBC résume un peu le cas de Mme Frazier avec certaines subtilités.
Je retiens aussi que toute cette histoire débute par un Afro-Américain qui tente de passer un faux billet de 20$ chez un dépanneur...