dimanche 6 mars 2011

Apprendre la photo à l'école a encore la cote

Nous venons de recevoir nos statistiques d'admission pour septembre prochain et les chiffres sont encore à la hausse.

Dans un contexte où un nouveau centre de formation en photo est apparu à Montréal il y a deux ans et avec toute l'information disponible sur Internet on pourrait croire que la popularité, d'aller étudier la photo dans une institution serait en baisse.

J'avais tendance à dire, aux parents et futurs élèves qui se présentaient aux portes ouvertes, qu'étudier la photo à l'école était un « style » d'apprentissage et que c'était une option parmi d'autres qui s'offraient aux futurs photographes. Considérant que le diplôme est peu en demande dans l'industrie, le parcours académique n'est pas obligatoire. De plus, la technologie s'étant démocratisée, il n'est plus essentiel de passer par une école pour apprendre à faire des tirages couleurs en soustractif ou encore pour apprendre à manipuler une chambre grand format.

Pourquoi tant de jeunes veulent-ils apprendre ce métier, reconnaissons-le, difficile? Est-ce la popularité de l'acte photographique rendu accessible par le bas prix des appareils numériques? Est-ce la prolifération des photos dans les médias sociaux qui inspire les jeunes à découvrir ce médium? Où est-ce l'environnement scolaire qui stimule ce parcours?

Je remarque que depuis quelques années, la formation continue est de plus en plus populaire et nécessaire au sein des divers regroupements de photographes. Les ateliers se multiplient tant sur les aspects technologiques que sociaux du métier. Peut-être que l'évolution du média est telle que l'on ne peut plus s'assoir sur nos connaissances acquises et rouler avec ça. Internet livre-t-il la marchandise pour un autodidacte? Oui, tout est sur Internet en terme de connaissance pour celui qui sait quelles connaissances lui seront nécessaires. Est-ce que l'autodidacte songera à consulter sur Internet la jurisprudence relative au droit photographique, est-ce qu'un autodidacte essaiera un secteur de la photographie qui ne l'attire pas aux premiers abords pour finalement découvrir qu'il est plus adapté à la sorte d'individu qu'il est?

De plus en plus, je crois que le parcours académique est une option « accélératrice » du processus de devenir un professionnel en photographie. Ce n'est pas la seule solution, mais c'est une bonne solution. Il faut bien que je prêche pour ma paroisse à l'occasion.

Démonstration des distorsions propres aux fish-eyes lors d'un cours de photo. photo Martin Benoit

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Salut Martin. Très intéressantes constatations. Tu décris bien les avantages du parcours académique et sait en tirer les points forts.
Il est vrai que le contexte scolaire « accélère la formation ». Compte tenu que l’activité photographique est très large, adhérer à un programme qui est le résultat d’une sélection des apprentissages nécessaires et pertinents pour devenir photographe, permet d’éviter la perte de temps due au tâtonnement que rencontrera l’autodidacte.

De plus, les devoirs imposés, les échéanciers qu’il faut respecter et l’assiduité aux cours, font partie de la rigueur qu’il faut acquérir pour réussir dans ce métier. L’autodidacte aura besoin d’une discipline « de fer » pour y arriver, ce qui est rare chez les artistes nouvellement adultes.

Mais la portée la plus bénéfique de l’environnement scolaire est sûrement l’effet d’entraînement qui existe au sein d’un groupe. L’appartenance à une communauté a un effet stimulant sur l’acquisition des connaissances en favorisant les échanges et pourquoi pas, une saine compétition invitant au dépassement. C’est aussi l’occasion de jeter les bases de l’indispensable réseau, générateur de ressources de toutes sortes, qu’il faut construire tout au long de la carrière de photographe.

Denis Gendron