Deux photographes au 2 1/4 lors de la manif du 23 février. photo Martin Benoit |
Est-ce que ce phénomène fait partie de la rétromania dont plusieurs parlent en terme de nouveau paradigme photographique?
On pourrait croire que 12 poses (ou un peu plus) pour faire une manif c'est un beau défi. Pourquoi pas au 4 x 5? Pour avoir shooté des manifs au 35mm, il n'y a presque pas de différence, en terme de démarche que de shooter en numérique. Shooter une manif au 2 1/4, c'est comme shooter un match de boxe de Mohamed Ali au Rolleiflex étant ring side. Anticipation, composition, orchestration, ou encore, abandon et on verra au développement.
Je ne sais plus quoi penser. Je n'ai jamais tant vu de caméras pellicule circuler autour de moi. Habitant à proximité de la rue St-Laurent, hauteur Prince Arthur, je peux voir tous les jours des jeunes qui déambulent avec des caméras 35mm au cou. Pas des bons 35 pros, mais des 35 mm amateurs des années 70-80. Pas des années 90 ou plus. Des fois je me questionne à savoir si il y a de la pellicule dans ces boitiers. Sommes-nous en train de confondre le contenant avec le contenu?
Je remarque que le négatif (qui pardonne techniquement) est beaucoup plus populaire que le transparent (la diapositive qui ne pardonne pas). Étrangement, chez les pros, le médium de prédilection était la diapositive. Comment se fait-il que la diapo soit si peu populaire chez ces photographes. Je vais faire mon enquête chez Boréalis, un des derniers labos argentiques de Montréal.
C'est définitivement un excellent exercice de prévisualisation et de recherche visuelle que de photographier en pellicule dispendieuse à l'occasion pour s'aiguiser l'oeil.