dimanche 29 novembre 2015

Quand faut-il embarquer dans la "Rat Race" technologique?

Faut-il filmer en 4k ou non?

Alex Ferrari nous propose une réflexion globale sur les gains technologiques versus leurs pertes. Il nous parle aussi des problèmes d'archivages et du passage du temps. Les idées reçues et le pragmatisme.

Un peu de retour à l'essentiel. Depuis l'an 2000, quand le numérique a vraiment commencé à nous tomber dessus, la course pour se maintenir à flot technologiquement et intellectuellement nous a souvent égaré de l'essentiel. L'essentiel étant bêtement, qu'elle qualité produisons-nous vraiment? J'utilise ici le terme qualité pour décrire l'ensemble des critères définissant la qualité d'un produit.

Nous nous sommes souvent perdus dans le labyrinthe technologique. Plusieurs ont su en tirer avantage commercialement en étant en avant du peloton et en maintenant un produit actuel et de qualité. Certain y ont perdu des plumes ou se sont tout simplement perdus.

S'il vous reste encore des heures pour lire un bouquin de 400 pages, Zen and the Art of Motorcycle Maintenance, est une lecture qui nous recentre sur la notion de qualité. Un ouvrage culte publié en 1974 vers la fin du mouvement hippie. J'ai lu ce bouquin au début des années 80 (suite à une recommandation d'un de mes profs de photo) et je l'ai relu il y a 3 ans et j'y ai compris de nouvelles notions. Je vous recommande une édition récente qui inclue le chapitre supplémentaire où l'auteur parle des conséquences du décès de son fils sur sa vision.

J'essaie de comprendre la nouvelle génération d'étudiants et j'essaie de comprendre ce que sera la société future dans laquelle nous évoluerons. J'espère qu'il restera une fierté du travail bien fait et satisfaisant. Mon défunt papa (enseignant) me disait toujours que la qualité trouvait toujours client. L'histoire n'a pas toujours prouvé ce point, mais j'aime bien y croire.


dimanche 22 novembre 2015

Photos retrouvées - Suite du cas Nadeau

Photos trouvées. photo Martin Benoit
Lundi soir dernier, avait lieu à l'Espace Memoria de la rue St-Laurent, le lancement du dernier livre de Jacques Nadeau.

Suite au vol des ses archives numériques, Jacques Nadeau, photographe au quotidien Le Devoir, a retrouvé quelques-unes de ses photos et a porté un nouveau regard sur ces images souvent non publiées.

Le bouquin est parsemé de textes écrits par des collaborateurs qui posent un regard sur différents aspects de la démarche de Jacques tout au long de sa carrière.

Le volet qui m'a le plus interpellé est la nouvelle perception que l'on a d'images oubliées des années après qu'elles aient été prises.

Jacques raconte, dans le bouquin, sa surprise à relire ses négatifs et redécouvrir des images qu'il avait ignorées et qui prennent aujourd'hui une nouvelle dimension. Ayant une assez bonne connaissance du corpus de Jacques je découvre une autre sensibilité dans ces photos retrouvées.

Combien de fois j'ai eu l'impression que je n'avais pas réussi a capter le moment que je croyais important, mais qu'avec le recul des années, je réalise que j'avais capté autre chose, qui ultimement était aussi important, voir même des fois plus important. On dit souvent que le photographe est son plus mauvais éditeur. Des fois, seul le temps nous permet de s'extraire de nos problèmes de prise de vue et de mieux voir nos photos pour ce qu'elles sont vraiment.

Ceux qui ont vu la série Contacts, où des photographes de renom relisent leur planche contact de leur photo la plus célèbre, ont remarqué que très souvent le photographe a une perception négative de ses photos n'y voyant que ses échecs plutôt que ses réussites.

dimanche 8 novembre 2015

C.T.V. Convention Tacite de Vérité

extrait de la série La Ville Noire
La polémique entourant la mise en scène de la photo de M. Troilo qui lui a valu de se faire retirer un prix du World Press Photo, illustre bien le bris de Convention Tacite de Vérité.

Mes étudiants ont souvent de la misère à distinguer dans quel contexte, il est correct de mettre en scène une photo, et dans quel contexte ce n'est pas approprié.

La règle d'or émise par la NPPA (National Press Photographer Association) est de se questionner à savoir si la convention tacite de vérité entre le lecteur et le contexte est abusée.

Dans tous les contextes de publication, il y a une attente de la part du lecteur et cette attente est déclarée par la publication ou elle est tacite. La grande majorité du temps elle est tacite. Il faut cerner ce qu'est cette attente tacite et s'assurer qu'on la respecte. Si on abuse de la confiance du lecteur, on est en train de pernicieusement le tromper. C'est cette tromperie qui causera la mort de la confiance du public dans les institutions d'informations.

Lors du dernier World Press Photo, un photographe italien, Giovanni Trolio, à mis en scène une image où l'on pouvait distinguer un couple en ébats sexuels dans un stationnement. Un flash télécommandé avait été installé dans la voiture afin d'illuminer la scène. Un des protagonistes est le cousin du photographe et avait avisé de son intention de s'adonner à cette activité la nuit en question.

Le problème réside dans le fait que, même si dans plusieurs cas de photos de presse il est acceptable de faire usage du flash, de faire poser les sujets, dans ce cas, il est "proposé" au lecteur que cette image est capturée sur le vif à l'insu des sujets et lui confère un certain niveau d'authenticité. C'est cette "prétention" qui crée problème au sens de l'éthique. On suggère quelque chose qui n'est pas exactement ce qui s'est passé. La distance du point de vue et les conditions d'éclairages entre autres.

On pourrait répliquer que c'est dans la tête du lecteur et que c'est son problème de perception.
La morale, c'est qu'il ne faut pas trop fréquenter les limites des gauchissements de styles sinon le lecteur risque de décrocher tout simplement et devenir cynique.

dimanche 1 novembre 2015

Où dormez-vous? Exposition collective

photo Tomas Königsthal
Du 31 octobre au 12 novembre dans le hall d'honneur de l'hôtel de ville se tiendra une exposition regroupant neuf photographes.

Cette exposition donne l'occasion à chacun de s'exprimer sur la question de l'itinérance à Montréal. Des styles très différents et des provenances diverses. Deux générations de photographes.

Chaque œuvre sera mise en vente et les profits iront directement aux organismes caritatifs sélectionnés par les photographes.