mardi 8 décembre 2015

Les appareils numériques sont souvent peu excitants

OM-2 et l'auteur, autoportrait
Un récent conférencier nous parlait de photos artistiques réalisées à l'aide d'appareils argentiques. Il a justifié son usage de ce médium, expliquant que seuls certains appareils l'excitaient et que pour s'exprimer il avait besoin d'un outil qu'il l'excitait. J'aime cette justification que j'avais rarement entendue.

Peut-être que ça explique pourquoi Nikon a créé le Df, Olympus le OMD et Fuji la série X.

Dans les faits, peu de ces nouveaux vieux appareils ont eu du succès spécifiquement causé par leur apparence. Ceux qui en ont eu, c'est plutôt dû à leurs performances diverses.

Dans mon cas, il y a deux appareils qui m'ont particulièrement touché. Le Minolta 7s et l'Olympus OM-2. Oui, j'ai admiré les Leica, Hasselblad, Sinar et les très haut de gamme, mais j'ai finalement travaillé avec ces appareils et ils ont été appréciés chacun pour leurs fonctionnalités dans des contextes d'utilisation qui leur étaient destinés. Un rêve serait de posséder un Nikon SP (Bob Dyland Highway 61 Revisited), mais je vais laisser ça au niveau du rêve. Je trouve que le SP, au niveau historique, est un appareil très important. Il a permis à Nikon de se faire un nom en imitant les qualités mais pas les défauts des Contax de Zeiss.

À l'adolescence, le Minolta 7s me semblait l'appareil qui me permettait d'entrer dans l'univers des grands sans m'écorcher financièrement. Mon guru photographe avait un tel appareil. Avec une bonne pellicule, je croyais que l'appareil pouvait produire les mêmes images en posant les mêmes gestes que Cartier-Bresson avec ses Leica. Ce n'est que cette semaine, que j'ai vraiment possédé, pour la première fois, cet appareil. Merci à un généreux donateur qui connaissait mes "phantasmes".

L'Olympus OM-2, c'est pour le plaisir du geste. Muni d'une bonne optique Zuiko, cet appareil offre probablement le plus grand champ de viseur jamais créé. Quand on regarde dans ce viseur, c'est comme être à IMAX où la composition occupe presque tout l'espace. C'est d'ailleurs un problème si vous portez des lunettes. L'appareil est très petit, léger et silencieux. L'idée, avec l'Olympus OM-2, est d'exposer automatiquement en priorité ouverture et, via un très gros bouton bien disposé, de compenser l'exposition selon le placement* que l'on désire de la zone mesurée. Ansel Adams se réveille de joie dans sa tombe. Rapidité et grand contrôle. Certains appareils numériques commencent à utiliser cette approche où la compensation d'exposition est la variable la plus importante une fois que l'appareil a fait ses propres réglages automatiquement.

J'ai commencé un lent retour à l'argentique depuis un an et j'essaie d'utiliser les bons plis que le numérique m'ont imposés dans le but d'obtenir le plaisir et le rendu du médium argentique qui m'a pris tant d'années à dompter.

J'espère que ça transpirera dans ces nouvelles images.

*placement en terme de zones selon le système des zones de Adams/Archer

2 commentaires:

J a dit...

Éventuellement et eventually sont des faux-amis !
En français, eventually se traduit par finalement.
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=1885
;-)

Mylene Lorrain a dit...

Dans une part de nostalgie ainsi que dans le but de retrouver quelque chose que je semble avoir perdu par rapport à mon OM-2 je me suis procuré une des nouvelles OMD de Olympus. Je dois dire que j’étais plus excitée qu’une enfant à Noël lorsque je suis allé la chercher, mais depuis la lune de miel est terminée. Il y a quelque chose dans le geste des appareils argentiques que l’on perd en numérique. Peut-être que le fait de regarder un écran dans le viseur rend l’expérience trop virtuelle, peut-être que le fait que je travaille mon exposition de la même manière qu’avec toute autre caméra numérique rend cette petite OMD juste une autre caméra numérique.