dimanche 19 juin 2016

Charles Gurd au McCord et Leica M4

"selfie" réalisé par Charles Gurd fourni par le Musée McCord
Rien de mieux qu'un architecte pour photographier la pertinence architecturale d'un lieu.

Le Musée McCord expose des tirages de prises de vues réalisées en 1974 par Charles C. Gurd, jeune architecte qui craignait la disparition de ces maisons cossues de Montréal.

Photographe autodidacte, Charles C. Gurd documente ce qu'il croit pertinent en terme d'éléments architecturaux de cette époque révolue de Montréal.

Les architectes ont souvent été intéressés par la photographie. On n'a qu'à penser au lège de Karl Blossfeldt qui a documenté des éléments végétaux afin de répertorier les formes géométriques de la nature.

Deardorff, le fameux fabriquant de chambres photographiques 8x10, avait souvent comme client des architectes qui documentaient leurs travaux ou encore leur environnement afin de mieux les comprendre.

L'exposition présente des tirages jets d'encres issus d'une collection de plusieurs centaines de négatifs 35 mm. Ces tirages jet d'encres ont été réalisés en slip toning (hautes lumières bleutées et ombres neutres) sur une imprimante Epson modifiée aux encres de Cone Editions. Le traitement est subtil et un peu détruit par la température de couleur de l'illumination tungstène de la salle d'exposition, qui, étant jaune, diminue l'impact par complémentarité des teintes bleutées des hautes lumières.

J'ai aimé rencontrer le photographe, qui fut aidé par Gabor Szilasi (ancien enseignant au dpt de photographie du CVM) pour sa série et discuter du "devoir" photographique de préservation que sa démarche représente.

L'élément qui me questionne est la mention, dans le cahier de presse, que les photographies ont été réalisées au Leica M4. De plus, lors de l'allocution aux médias, on a encore pris soin de souligner le fameux appareil. En aurait-il été de même si les photographies avaient été réalisées avec le superbe  Zeiss Hologon Ultrawide? Magnifique caméra 35mm équipée d'un grand-angulaire fixe hyper corrigé pour l'architecture? Je crois que non. C'est la marque Leica et le culte qui tourne autour de cette marque aujourd'hui qui semble avoir dicté ces mentions. Est-ce que les photographies auraient eu moins de valeurs au Nikon F ou au Pentax Spotmatic? Je dois avouer que ce genre de mention m'irrite. Elle indique, par contre, l'ère du temps où Leica représente un symbole, une démarche. Pour avoir fait de la photo dans les années 74 et avoir acquis mon premier Leica M4 en 1979,  je peux vous confirmer que beaucoup d'incapables possédaient de tels appareils, m'incluant dans ce lot...

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