Le photographe était accusé de complicité criminelle en ne rapportant pas à la police l'acte criminel qu'est d'endommager la propriété d'autrui par un graffiti.
Avec les « émeutes » de la rue Ste-Catherine qui ont eu lieu et qui vont avoir lieu, le fait de prendre des photos, voir d'être présent et de ne pas rapporter les « crimes » commis ces soirs-là pourrait devenir de la complicité criminelle. On se souviendra de la présence policière le lendemain des émeutes dans de grands quotidiens de Montréal afin d'obtenir les photos des casseurs.
Où commencent et s'arrêtent le travail des photographes et ses responsabilités sous-jacentes? Il semble que les services de police utilisent de plus en plus les images trouvées sur le web et autres espaces de diffusion pour identifier les divers criminels; est-ce un couteau à deux tranchants?
photo d'archives faite en 2006 par Martin Benoit
4 commentaires:
À première vue, je ne voie pas d'inconvénient à ce que la police utilise des images publiées afin d'identifier des criminels. Par contre, et il faudra vérifier avec un avocat, est-ce que l'on est légalement tenu de reporter un crime? Je crois que non.
Le photographe de presse dans les événements est un témoin "passif" de l'événement. Agir est la responsabilité des citoyens et si la police joue sur le "stoullage", l'énergie et la logique est de responsabiliser d'abord les citoyens présents.
Dans le cas du photographe avec les graffiteurs, la zone de responsabilité est plus floue et mérite réflexion. Mais placer le photographe en prison, là, parlerait d'exagération.
Si on commence à utilisé les photographes comme des délateurs, à saisir les photos/vidéo des différents média pour identifier les gens, il continuera d'avoir des événements comme ceux-ci :
http://pratiqueprofessionnelle.blogspot.com/2008/08/le-photographe-robert-skinner-attaqu.html
COnsidérant les journalistes blessés lors du grabuge de la dernière partie du CH contre Pittsburgh, j'espère qu'on ne nous obligera jamais, nous les journalistes, à travailler AVEC la police.
Nous sommes là pour raconter ce qui se passe, pas pour enregistrer les événements pour un des grands pouvoirs (législatif, juridique ou politique)... Où serait notre objectivité si c'était le cas?
Si on a pu avoir la face d'un des voleurs de Jack Daniels sur la Une du Journal de Montréal le surlendemain de la partie, c'est parce que justement le photographe présent sur place n'agissait pas sur les ordres de la police. Si ç'avait été le cas, il se serait fait péter la gueule (et voler son stock) assez rapidement...
Après coup, si les policiers veulent se servir des photos publiées, j'imagine qu'ils ont le droit. Tant qu'ils ne touchent pas à nos ordinateurs et à nos cartes mémoire.
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