mercredi 23 février 2011

Réflexions sur le prestige du World Press

Un journaliste de Rue89 fait une réflexion sur les motifs qui déterminent les divers prix du concours Word Press Photo.

Le journaliste fait une critique virulente de la valeur qui est donnée à ces images. Ce n'est pas son premier article sur le sujet, en 2008 un autre article était fort critique de l'institution.

Il est pour moi très difficile de juger du sensationnalisme d'une image d'horreur. Tous ceux qui ont été témoins d'horreur savent que l'horreur dépasse toute représentation et que même la photo la plus sensationnaliste n'arrive pas à la cheville du sentiment du spectateur présent. Oui, je reconnais des usages de propagandes ou d'agitation sociale ou encore purement mercantile d'images-chocs pour vendre de la copie.

Le paradoxe entre la sensation et le besoin de faire comprendre l'intensité de l'horreur est souvent difficile à éclaircir.

La chaîne Aljazeera faisait justement état de la difficulté à partager le mensonge du vrai au sein de la multitude de vidéos qu'elle reçoit en relation avec le « printemps arabe ». Une preuve que l'image est utilisée pour toutes sortes de fins.

Il faut avoir vu des gens morts sur le trottoir et sentir l'odeur de la mort et la misère pour juger de ces images. Reste que c'est la responsabilité des salles de rédaction d'en faire la réflexion afin de s'assurer que nous sommes fidèlement informés pour faire de nous de meilleurs citoyens et ainsi préserver la démocratie.

Beaucoup d'idéalisme...

Je vous invite à visiter le très intéressant blogue sur la photographie de Rue89.

samedi 19 février 2011

Exposition en ligne de Joannie Lafrenière

source Cédez le passage

Sur la route : Portraits américains

Joannie Lafrenière

du 16 février au 15 mars 2011

Le projet

Cette série se veut le résultat de la traversée des États-Unis à la recherche de rencontres authentiques et simples peuplées de décors fascinants et de couleurs éclatantes. Ce projet se veut une manière toute personnelle de documenter les rencontres lumineuses faites en Amérique profonde. J'ai donc laissé le hasard guider ma route afin de prendre le pouls de cette Amérique si mystique et si fascinante.

La photographe

Diplômée en journalisme et en photographie, Joannie parcourt les routes du monde à la recherche de sujets passionnants à photographier et de rencontres fascinantes pour alimenter sa créativité. Les dernières années ont été fastes pour cette jeune photographe, voyages à travers le monde, expositions et collaborations à des projets d’envergure n’en sont que quelques exemples. Publiées dans les grands médias (La Presse, Le Devoir, Le Journal de Montréal, L’Actualité, Urbania, Photo Solution, Nightlife, Voir, Hour, Mirror), les images de Joannie voyagent également à l’étranger via des concours internationaux dans lesquels elle s'illustre avec succès. Pour le reste, Joannie aime, outre la photo et le bingo, faire du vélo, les personnes âgées, les gros chapeaux et le rouge… Joannie vit, travaille et s'amuse à Montréal, en plus de faire partie du collectif des Robidoux et de celui de la Garçonnière Studio, comme quoi elle aime définitivement s'associer à des gens créatifs et passionnés!!!

mercredi 16 février 2011

Le syndrome FOMO chez les photographes

Avant les années 2000, la vie pouvait être assez simple pour certains photographes.
Tu achetais un gros kodak, un gros kit de flash, tu t’abonnais à Ray Gun, PDN et Communication Art, tu avais une personnalité agréable et un sens des affaires pas trop mauvais et tu étais en affaire.

C’est une simplification à outrance, mais pour certains, c’était la vie et ça fonctionnait.

Depuis l’an 2000, la numérisation de la photographie a changé la donne et a laissé certains anxieux dans la peur de manquer le bateau ou un bateau. On a tous connu un photographe antinumérique qui a payé cher sa négation des changements et l’on espère ne pas faire partie de la prochaine cohorte qui n’aperçoit pas le train qui passe.

Cette anxiété ancrée, typique des années 2010, se nomme F.O.M.O. (Fear Of Missing Out) et est un syndrome répandu chez les photographes en affaire. Que ce soit, dois-je offrir des services vidéos à mes clients à faut-il que je sois sur Twitter, ou encore, est-ce que je consulte les bons blogues ou forums, la peur de manquer quelque chose d’important s’installe. C’est aussi une question de l’air du temps. Mes étudiants, qui ne sont pas en affaires, ne peuvent s’empêcher de texter et de consulter Facebook de peur de manquer quelque chose.

Cette anxiété à un prix en terme d’affaires. Dans quelle mesure toute cette énergie dépensée à sonder la planète et à se broadcaster (égocast) se traduit-elle vers des revenus ou plus simplement vers une amélioration de notre qualité de vie?

Après s’être numérisés, plusieurs ont cru temporairement que le gros de la vague était passé et que des révolutions il n’y en aurait pas avant un bon moment et que l’on pouvait respirer un peu. Qu’en est-il vraiment? Peut-on se payer le luxe de ne pas être au faîte des tendances photo, de ne pas connaître la dernière technique de HDR ou la petite passe pour augmenter sa visibilité sur le web? Ou sera-t-on la prochaine victime de sa propre inertie? La mondialisation se met de la partie avec la facilité d’acheter de la photo de partout sur la planète à la portée d’un clic, de faire faire son Photoshop™ en Inde pour 1 $ la photo. Dans ce contexte, qui peut sembler hyper compétitif, peut-on se permettre de relaxer un moment sans risquer d’y laisser sa peau?

Internet et l’informatisation ont changé la vitesse de croissance des technologies et suivre cette progression est une profession en soi. Internet et ses conséquences ne ralentiront pas et l’évolution technologique de la photographie en est qu'à son aube. Les progrès à venir sont multiples et profonds. Il ne reste qu’un choix à faire : quels seront mes deuils et quelles en seront les conséquences?

Gérer une entreprise, c’est aussi gérer ses deuils. Bien gérer ses deuils assure le succès de l’entreprise et de l’individu.

C’était ma petite pensée du jour étant, moi aussi, affecté du syndrome.
photo Martin Benoit

mardi 15 février 2011

Nouvelle vie pour vos vieux objectifs


Peut-être, que comme moi, vous avez de la difficulté à vous départir de vos anciens amours. Vous avez dans un tiroir les vieux objectifs qui vous ont été si cher et apprécié à une autre époque où l'on jugeait les performances des objectifs selon d'autres critères.

La vidéo HDSLR peut constituer une renaissance pour ces objectifs. Vous avez probablement remarqué que vos nouveaux objectifs ont une course de mise au point souvent très courte et que faire la mise au point manuellement en vidéo est une opération très délicate, en particulier, quand on passe de l'infini à 1 m suite à une rotation de bague de moins de 20 degrés. Même avec un dispositif de mise au point assisté, ça reste délicat.

Vos vieux objectifs possédaient souvent une bague hélicoïdale qui avait un pas tel que pour passer de l'infini à 1 m vous deviez faire une rotation de plus de 200 degrés. Ils deviennent très pertinents en vidéo. La très grande majorité des HDSLR n'autorisent pas une mise au point automatique utilisable et le fait de perdre la communication électronique entre le boîtier et l'objectif est secondaire lorsque l'exposition s'effectue en mode M.

De plus, convertir les objectifs prévus pour d'autres marques de boîtiers ne soulève pas les problèmes classiques de communication entre objectif-boîtier car en vidéo les impératifs sont différents qu'en photographie. De multiples bagues de conversion sont disponibles sur le marché et dans la mesure où la conversion que vous désirez effectuer n'implique pas que cette bague comporte une dioptrie compensatrice, vous conservez les qualités optiques de vos objectifs.

Attention, certains objectifs vieillissent mal et avec les années les huiles et graisses internes se sont évaporées et déposées sur les surfaces intérieures des éléments composants l'objectif. Votre piqué d'antan s'en trouve dégradé par une dispersion interne (flare) importante qui atténue le contraste global de l'image.

lundi 14 février 2011

Appel de dossier Cédez le Passage

Objet : APPEL DE DOSSIER

Cédez le Passage diffuse un projet photographique par mois. Celui-ci doit avoir été réalisé par un photographe, sans considération d’âge, ayant peu d'expérience dans le milieu des arts professionnels. Tous les types de proposition, incluant celles à caractère social, documentaire et environnemental, seront considérés.

Les dossiers sont choisis par un comité de sélection variable, composé de personnes issues du milieu de la photographie et des arts.

Ce que votre dossier doit comprendre :

* Entre 12 et 20 images (format jpeg max 1mg chacune) constituant une série proposant un sujet ou un thème donné. Les portfolios ne seront pas considérés.
* Une brève description du projet (max 300 mots).
* Un curriculum vitae permettant de vérifier votre éligibilité.

Vous devez nous faire parvenir vos propositions de projet par courriel à l’adresse suivante:

soumission@cedezlepassage.com

avant le 1er avril 2011.

dimanche 13 février 2011

Comme dit Francis, pourquoi un gros Kodak?

Aller voir les photos de Francis Vachon uniquement crées avec son iPhone.
On aurait du acheter TiltShiftGen au lieu des vraies optiques Canon et Nikon, on aurait tellement épargné...

jeudi 10 février 2011

Dernier Kodachrome de McCurry

Steve Mc Curry est le photographe qui a exposé le dernier rouleau de Kodachrome fabriqué par Kodak.

Vous pouvez visionner les 36 poses sur le site de Vanity Fair.

J'ai toujours trouvé étrange le vocabulaire utilisé pour décrire les caractéristiques des films couleur. J'ai entendu, couleur plus douce, européenne, allemande, Mc Curry parle de couleur poétique et élégante. On utilise des qualificatifs similaires pour les objectifs. Imaginez de combiner les deux...

Ce qui me surprend le plus, c'est que ces supports professionnels finissent toujours imprimés et jugés dans des magazines imprimés avec des encres CMJN sur des papiers encres plus variables. Je ne parle pas ici des paramètres de numérisation. On « scan » numériquement ou analogiquement depuis la fin des années 70 presque tout ce que l'on voit dans les magazines. Je ne nie pas les qualités intrinsèques des pellicules, mais je présentais aujourd'hui diverses versions imprimées de la fameuse jeune fille afghane de McCurry et les différences entre les versions imprimées étaient beaucoup plus grandes que les différences que l'on peut retrouver entre les films couleur transparents les plus diamétralement opposés.

Je ne crois pas que je m'ennuie du Kodachrome même si c'est le film que j'ai utilisé les premières années de mon aventure photographique.

Photographes à vos crayons ou...

America On Line a divulgué sa fusion avec le Huffington Post. AOL pourra développer son réseau Patch à plus grande échelle et ainsi, peut-être, révolutionner le modèle financier des médias.

Ce qui est d'intéressant pour les photographes, c'est que le réseau Patch emploi des journalistes/photographes/vidéastes qui travaillent de leur maison pour un salaire de 35 k$. Cette structure financière permet de diminuer les coûts et augmenter les profits dans un modèle financier désuet qui est en chute libre un peu partout.

Ce n'est pas nouveau, qu'en région, les journalistes soient des hommes orchestre. Il y a trois ans, je faisais partie du groupe de réflexion sur cet aspect du travail et les gens de régions trouvaient les gens syndiqués de la ville un peu en retard sur leurs constatations. Les journalistes ont pris leurs caméras il y a longtemps. Est-ce le temps, pour certains photographes de prendre leurs crayons?

samedi 5 février 2011