lundi 21 avril 2014

Le printemps des 4K

Il fallait s'y attendre. Ce n'était qu'une question de temps et d'évolution technologique.
Du cinéma 4k c'est environ 8 mégapixels. Dès que les caméras ont franchi le 8 mégapixels, elles pouvaient théoriquement enregistrer du vidéo 4k dans la mesure où les processeurs internes, la mémoire tampon, le taux de rafraichissement des capteurs et la vitesse des cartes mémoires le permettaient. Combiné tout ça avec de nouveaux algorithmes de compression et vous êtes opérationnels.

Nous sommes rendus là. La dernière Sony AX100 de 2000 $ avec un capteur de 1 po. (13,2 mm x 8,8 mm) utilise un capteur très gros dans l'univers des caméscopes amateurs et du monde du reportage. Petit, relativement à l'univers du cinéma et de la photographie, mais favorisant une bonne profondeur de champ.
caméra AJA CION, image tirée du site de AJA

Au niveau plus professionnel, AJA lance sa CION pour 9000 $ qui serait directement en compétition avec l'Alexa de ARRI. Plusieurs compagnies avaient des caméras 4k ou des prototypes à présenter au fameux salon NABShow qui vient de se terminer à Las Vegas.

Un autre pas vers une démocratisation de la vidéo corporative de haut niveau et des petites productions cinématographiques dont les budgets rétrécissent tout le temps.

Robert Morin, réalisateur québécois du récent film 3 histoires d'Indiens, racontait que par moment il tournait seul. Dans de telles conditions ton budget est celui du salaire des acteurs, s’ils sont payés, de la captation audio, de l'éclairage (s’il y en a d'ajoutés) et de la caméra. Cédric Klaplisch, réalisateur de Casse-tête chinois et L'auberge espagnole, racontait que dans son dernier tournage, certaines scènes ont été tournées à la Canon C300 pour la simplicité et la mobilité. De moins en moins ces productions vont dépendre des grands centres de location et de leurs dictats. Une Alexa coûte 1500 $/jour aux É.-U. À Montréal, 1750 $/jour plus les assurances.

Les réalisateurs ont toujours su s'adapter aux limites des technologies. Si une caméra ne peut tourner plus de 3 minutes pour cause de la longueur de pellicule admissible dans le magasin, ils s'adaptent. Les contraintes techniques à travers l'histoire du cinéma et des petites productions sont multiples et ne font qu'augmenter au défi. Les contraintes financières sont elles très difficiles à surmonter. Personne ne peut tourner bon marché une mini production en pellicule 35mm. Même si on vous prête la caméra, il faudra aussi vous fournir toutes les étapes de développement, pellicule, copies de travail, étalonnage, etc. C'est en ce sens que le numérique vidéo, audio et la baisse de prix des caméras performantes sont significatives en terme de « démocratisation » du médium.

Comme mentionné dans un billet précédent, une production n'est pas uniquement une caméra, mais une équipe et tout le tralala qui suit. Par contre, les minis-productions corporatives, les petits films d'auteurs, les documentaires sont des secteurs où les talents visuels des photographes sont requis et où les budgets sont déjà microscopiques relativement aux grosses productions. C'est en ce sens que ces évolutions technologiques présentent un réel intérêt pour le photographe qui cherche à étendre son marché et s'exprimer différemment.

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