images en provenance du site de Panasonic |
De plus la caméra peut être équipée d'une interface vidéo DMW-YAGH à 2000 $ qui lui ajoutera la possibilité d'avoir 2 entrées audio XLR, des indicateurs de volume, une entrée pour le TimeCode ainsi que 4 ports SDI afin de relier l'appareil à un enregistreur externe.
L'idée est de produire des fichiers vidéos de grande qualité à faible prix. Plusieurs diront qu'une fois habiller pour faire de la « vraie » vidéo, l'utilisateur aura déboursé le prix d'une caméra de plus haut niveau.
À qui s'attaque cet appareil? La Canon C500 qui vaut autour du 20 000 $ sans enregistreur externe. Oui, le capteur est plus gros (Super 35 versus 4/3) mais la différence de prix est énorme.
La grosse question est plus du côté du fait que cette caméra vidéo fait du Full HD non compressé et peut faire du 4k non compressé avec des possibilités d'y fixer de bonnes optiques. La faible épaisseur des boîtiers Micro 4/3 permet l'ajout de presque toutes les optiques imaginables par l'intermédiaire de bagues de conversion qui ne contiennent aucune lentille, n'affectant pas par le fait même les performances optiques des objectifs originaux.
Quelle est la pertinence du 4k de nos jours? Qui a des téléviseurs 4k et quand la population générale en aura? On pourrait poser la même question à l'industrie du cinéma qui tourne en 4k depuis un moment afin de se donner une marge de manoeuvre. Un peu comme un photographe photographie à une résolution supérieure à celle requise par le client.
Une des caméras les plus populaires dans le monde du cinéma est la Arri Alexa qui filme en 3k sur un capteur de 24 mm x 13 mm environ, par opposition au capteur de la GH4 de 17 mm x 13mm. 4096px X 2160px pour la GH4 et 2880px X 1620px pour la Arri. La Alexa débute à 80 000 $. On compare ici des oranges avec des pommes. Les principes de l'Alexa sont super professionnels, climatisation du capteur, structure mécanique du lien objectif capteurs inébranlable, méthodes d'encodage. Une caméra professionnelle capable de subir tous les mauvais traitements de grands tournages et produire des fichiers robustes très exploitables de 14 crans de latitude. Mon but ici est de décrire le faible écart apparent que Panasonic propose avec la GH4. Des caractéristiques de création de fichiers vidéos qui ne sont pas à des lieux de la plus haute référence, mais à une fraction infime du prix. RED a fait son succès en baissant le prix des appareils et en conservant une grande partie des performances. Un nouveau cinéma indie en est découlé et plusieurs productions télé l'utilisent. Avec la GH4 et ses successeurs, on peut imaginer que d'ici peu la production de fichiers réservés aux très gros budgets sera accessible aux mini budgets.
Une production cinématographique n'est pas uniquement un prix de caméra. C'est une grande équipe d'humains. Le budget caméra n'est qu'une portion d'une production. Reste qu’il est réaliste de croire que de plus en plus il sera difficile d'étiqueter le professionnalisme d'une production à la qualité du fichier numérique vidéo. Un autre indicateur de démocratisation d'un média en vue. C'est un peu comme si les dos Phase One devenaient soudainement très abordables, disons 1500 $ au lieu de 45 000 $. Est-ce que soudainement les grandes agences donneraient leurs contrats au premier venu avec un dos Phase One?
En tout cas, la question de l'équipement en serait moins une. Un peu comme à l'époque du 4x5 où avoir un Sinar P2 à 10 k$ faisait peu de différences versus un Linhof Kardan de 3000 $. Il fallait avoir de bonnes optiques, savoir contrôler la lumière et faire de la magie avec tout ça.
Il reste une intention quand même intéressante qui ressemble un peu à la venue des caméras Blackmagic qui ont été les premières à offrir du RAW en format vidéo à un prix accessible. Les capteurs sont très petits, mais un engouement pour le vidéo en RAW reste et la popularité de l'appareil est en hausse. Dans le cas de la GH4, on ajoute le Time Code et les ports multiples SDI. On pourra donc synchroniser grâce au Time Code plusieurs caméras et ainsi en faciliter l'assemblage au montage surtout quand il n'y a pas de pistes audio pour nous aider. Ceux qui aiment faire du fond vert pourront faire de meilleures insertions grâce au signal non compressé qui ne créera pas d'artéfact lors de la transition vers le vert. Ce que l'on reproche aux signaux compressés, c'est la difficulté de faire un bel étalonnage et la qualité des pourtours lors des insertions sur fond vert principalement.
La GH4 aborde ces problèmes à faibles coûts. Panasonic avec sa sériel GH on fait beaucoup parler d'eux ces dernières années. Des micrologiciels alternatifs permettaient d'améliorer les performances de l'appareil de façons surprenantes. Maintenant avec la GH4, ces options font désormais partie intégrante de la caméra et il ne restera pas beaucoup à « hacker ». Des fois ce sont les hackers qui font la recherche et développement sur certains produits et anticipent les besoins futurs.
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