Il n'y a pas si longtemps, être accepté dans un programme de photographie comme celui du Vieux Montréal était un privilège et les étudiants étaient motivés. Connaître et maîtriser les secrets de l'alchimie de la chambre noire couleur et noir et blanc vous séparait du mononcle avec le gros kodak.
Aujourd'hui, la démocratisation de la photographie numérique et l'informatique vous normalisent relativement au mononcle motivé.
L'étudiant ne sent plus qu'il est membre d'une secte de privilégiés, mais souvent juste un autre pousseux de pitons à l'occasion.
Assez de nostalgie, la réalité est plus complexe que ça, mais il reste un fond de vérité dans ce préambule. Faire de la photographie est davantage que de se créer une classe à part. C'est maîtriser des outils, des situations et un marché. C'est savoir se renouveler et s'adapter. Reste que l'école n'est plus cet endroit mystique parsemé de laboratoires aux odeurs acres et aux éclairages inactiniques. Nous avons conservé notre grand labo. noir et blanc et je crois que c'est une bonne décision dans la mesure où les pieds carrés nous le permettre. Chez nous, la pratique du laboratoire argentique a lieu au début de la 3e année et plusieurs attendent patiemment le jour de rentrer dans ce local mythique. Certains s'y aventurent avant le temps et y jettent un regard furtif.
S’il était réaliste de maintenir une développeuse RA-4 (développeuse à papier négatif couleur argentique), j'irais jusqu'à suggérer de conserver un peu d'impressions couleur soustractives même si les résultats ne sont pas comparables aux impressions numériques modernes. La sensibilité visuelle que l'impression couleur manuelle développe manque un peu dans notre formation et je suppose celle des autres institutions. Savoir reconnaître une dominante avec précision était souvent le résultat d'heures de frustration en impression couleur négative. Les outils modernes de correction de couleur sont très efficaces, encore faut-il savoir sur quel curseur agir. Reconnaître un croisement de courbe (dominantes opposées dans les ombres et les hautes lumières) nécessitait une sensibilité et surtout d'avoir rencontré des centaines, voire des milliers de tirages, défectueux.
Dans un univers où comment rendre mes ombres vertes et mes tons moyens plus ou moins normaux devient une certaine norme, cette compétence n'est peut-être pas pertinente.
La colorisation vidéo sera peut-être notre voie salvatrice afin de développer une sensibilité visuelle.
dimanche 30 novembre 2014
mercredi 19 novembre 2014
Le future du photojournalisme au congrès 2014 de la FPJQ
Jacques Nadeau, Martin Tremblay, Valérie Gaudreau et Paul Chiasson. photo Martin Benoit |
Le groupe était composé de Jean-Marie Villeneuve, photographe au quotidien Le Soleil à Québec, Jacques Nadeau,photographe au quotidien de Montréal, Le Devoir, Martin Tremblay, directeur photo et vidéo pour La Presse+, Paul Chiasson, photographe pour l'agence de presse La Presse canadienne et Stéphanie Mac Farlane, reporter et photographe au Gramby Express. Le tout était animé par Valérie Gaudreau, journaliste au quotidien de Québec, Le Soleil.
À l'ère des téléphones cellulaires avec d'excellentes caméras, du journaliste-citoyen, des coupures dans les salles de presse, est-il encore pertinent de maintenir une équipe de photojournalistes spécialisés?
La conjoncture économique semble révéler que la photo a toujours une certaine cote de popularité chez les lecteurs. Le numéro spécial sur la photo de La Presse+ ayant été le plus consulté. Les lecteurs semblent toujours apprécier la photo, voir plus que la vidéo si l’on se fie aux nombres de clics sur les différents médias. Le papier étant voué à disparaître l'espace photographique sur le web est quasi illimité par opposition à l'imprimé. Les opinions laissent à supposer que la qualité des photos réalisées par des pros est nécessaire à bien raconter une histoire et que la photocitoyenne aura sa place que pour dépanner lors de "breaking news" car souvent, le citoyen est sur les lieux avant le photographe professionnel.
Selon les éditeurs, un des problèmes avec la photocitoyenne, est la difficulté de valider l'information et l'éthique des citoyens/photojournalistes. Un professionnel adhère à un code de déontologie via sa fédération tandis qu'un citoyen-reporter est laissé à sa propre conscience. Les conséquences d'une déviation au code de déontologie sont beaucoup plus lourdes pour un pro que pour un amateur qui ne subit aucune conséquence quand on compare à un congédiement possible dans le cas d'un pro.
La profession rétrécit en matière de postes permanents dans les grands médias. L'excellence et la persévérance doivent être au rendez-vous si un photojournaliste veut gagner sa vie. Jacques Nadeau soulignait qu'il était important que les pros encouragent et laissent de la place aux nouveaux venus afin de se tailler un futur: "On a tous commencé quelque part, il faut donner la chance aux plus jeunes et j'insiste...". L'avenir semble être aussi dans la polyvalence: la photo, la vidéo, l'écriture. Plusieurs font remarquer que le multiplateforme et la polyvalence ne sont pas chose récente. L'optimisation de sa façon de travailler et la compréhension de l'actualité constituent un atout majeur du professionnel en comparaison au citoyen-photographe qui ne sera tirer le maximum d'une conférence de presse ou encore de comprendre ce qui est la vraie nouvelle et l'intérêt public dans un contexte donné. Le photographe d'aujourd'hui doit produire davantage d'excellentes d'images afin de nourrir les galeries de photos que le web requiert. Le pro est quelqu'un qui connait la syntaxe et la sémantique de l'image de presse et respecte une déontologie.
La pression du temps et des conjonctures économiques des journaux risquent de faire baisser la qualité du travail des pros et selon certains, c'est ce qui constitue la vraie menace du photojournalisme professionnel.
Réponse à l'intrigue d'Antoine
photo Martin Benoit, iPone 4s en mode HDR |
Si l'appareil bouge, le sujet bouge aussi empêchant par le fait même que la reproduction soit floue.
C'est un bon vieux Minolta srT 102 équipé d'un double soufflet de copie macro avec porte-diapositive et diffuseur. Le soufflet secondaire entre l'objectif et la diapositive à copier empêche les réflexions parasites sur la surface de la diapositive.
jeudi 13 novembre 2014
L'intrigue d'Antoine Desilets
Quel appareil photo peut prendre des photographies à n'importe quelle vitesse d'obturation sans que les photos soient floues?
C'était la question mystère qu'Antoine Desilet posait à ses lecteurs dans sa chronique photo dans le journal Le jour.
Selon mon souvenir vacillant, personne n'avait trouvé la réponse. Il avait du publier une photo de ladite caméra la semaine suivante pour élucider le mystère. Une réponse simple auquel personne n'avait pensé.
À votre tour de trouver la solution.
C'était la question mystère qu'Antoine Desilet posait à ses lecteurs dans sa chronique photo dans le journal Le jour.
Selon mon souvenir vacillant, personne n'avait trouvé la réponse. Il avait du publier une photo de ladite caméra la semaine suivante pour élucider le mystère. Une réponse simple auquel personne n'avait pensé.
À votre tour de trouver la solution.
dimanche 2 novembre 2014
La technologie et l'art
Le documentaire « Tim's Vermeer » sur Netfilx, fait une réflexion sur la difficulté qu'ont les historiens du domaine de l'art d'accepter qu'un artiste ait utilisé une technologie afin d'améliorer son art. Un peu comme si cela rendait son travail moins artistique.
Il fut une époque, la renaissance, où le mariage entre l'art et la technologie était admiré. On n'a qu'à penser à Léonard de Vinci.
Ce documentaire constitue la dernière mouture des spéculations à savoir comment le peintre flamand Johannes Vermeer a-t-il pu réaliser ses peintures avec tant de réalisme dans la gradation de la dispersion de la lumière.
En gros, le film démontre comment à l'aide d'un simple miroir et d'une lentille on peut rendre des tons de façon très précise si on est capable de juxtaposer et différencier deux couleurs l'une près de l'autre. Par le fait même, le dispositif permet d'atteindre une perspective et des proportions exactes.
Plusieurs prémisses sont sous-entendues dans cet intéressant documentaire. Premièrement, que les peintures de Vermeer reproduisent exactement la scène qu'il peignait. Nous n'avons pas de photo de ces scènes pour comparer. Que le but de Vermeer était de reproduire fidèlement ce qu'il voyait plutôt qu'en faire une interprétation. Qu'un bon artiste ne peut pas générer par lui-même, sans accessoire, des dégradés « photographiques ».
Je suis quand même très impressionné par la technique du miroir comparatif que Tim Jenison illustre dans cet exposé. Il reste étrange qu'aucun manuel technique de peinture de l'époque n'y ait fait allusion.
L'appréciation d'une oeuvre est définitivement dépendante de l'époque et des préoccupations de cette dernière. Tim Jenison ayant travaillé durant des années à parfaire les algorithmes de logiciels de rendus de l'éclairage possède cette sensibilité et cette préoccupation. À d'autres époques on était plutôt à la recherche d'une influence italienne comme durant l'entre Guerres et l’on aurait, semble-t-il découvert des Vermeer inconnus grâce à cette préoccupation.
L'art absolu indépendant des influences existe-t-il?
Il fut une époque, la renaissance, où le mariage entre l'art et la technologie était admiré. On n'a qu'à penser à Léonard de Vinci.
Ce documentaire constitue la dernière mouture des spéculations à savoir comment le peintre flamand Johannes Vermeer a-t-il pu réaliser ses peintures avec tant de réalisme dans la gradation de la dispersion de la lumière.
En gros, le film démontre comment à l'aide d'un simple miroir et d'une lentille on peut rendre des tons de façon très précise si on est capable de juxtaposer et différencier deux couleurs l'une près de l'autre. Par le fait même, le dispositif permet d'atteindre une perspective et des proportions exactes.
Plusieurs prémisses sont sous-entendues dans cet intéressant documentaire. Premièrement, que les peintures de Vermeer reproduisent exactement la scène qu'il peignait. Nous n'avons pas de photo de ces scènes pour comparer. Que le but de Vermeer était de reproduire fidèlement ce qu'il voyait plutôt qu'en faire une interprétation. Qu'un bon artiste ne peut pas générer par lui-même, sans accessoire, des dégradés « photographiques ».
Je suis quand même très impressionné par la technique du miroir comparatif que Tim Jenison illustre dans cet exposé. Il reste étrange qu'aucun manuel technique de peinture de l'époque n'y ait fait allusion.
L'appréciation d'une oeuvre est définitivement dépendante de l'époque et des préoccupations de cette dernière. Tim Jenison ayant travaillé durant des années à parfaire les algorithmes de logiciels de rendus de l'éclairage possède cette sensibilité et cette préoccupation. À d'autres époques on était plutôt à la recherche d'une influence italienne comme durant l'entre Guerres et l’on aurait, semble-t-il découvert des Vermeer inconnus grâce à cette préoccupation.
L'art absolu indépendant des influences existe-t-il?
S'abonner à :
Messages (Atom)