mercredi 19 novembre 2014

Le future du photojournalisme au congrès 2014 de la FPJQ

Jacques Nadeau, Martin Tremblay, Valérie Gaudreau et Paul Chiasson. photo Martin Benoit
La fin de semaine dernière, lors du congrès annuel de la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec (FPJQ), un groupe s'est questionné sur le besoin et le futur des photojournalistes.

Le groupe était composé de Jean-Marie Villeneuve, photographe au quotidien Le Soleil à Québec, Jacques Nadeau,photographe au quotidien de Montréal, Le Devoir, Martin Tremblay, directeur photo et vidéo pour La Presse+, Paul Chiasson, photographe pour l'agence de presse La Presse canadienne et Stéphanie Mac Farlane, reporter et photographe au Gramby Express. Le tout était animé par Valérie Gaudreau, journaliste au quotidien de Québec, Le Soleil.

À l'ère des téléphones cellulaires avec d'excellentes caméras, du journaliste-citoyen, des coupures dans les salles de presse, est-il encore pertinent de maintenir une équipe de photojournalistes spécialisés?

La conjoncture économique semble révéler que la photo a toujours une certaine cote de popularité chez les lecteurs. Le numéro spécial sur la photo de La Presse+ ayant été le plus consulté. Les lecteurs semblent toujours apprécier la photo, voir plus que la vidéo si l’on se fie aux nombres de clics sur les différents médias. Le papier étant voué à disparaître l'espace photographique sur le web est quasi illimité par opposition à l'imprimé. Les opinions laissent à supposer que la qualité des photos réalisées par des pros est nécessaire à bien raconter une histoire et que la photocitoyenne aura sa place que pour dépanner lors de "breaking news" car souvent, le citoyen est sur les lieux avant le photographe professionnel.

Selon les éditeurs, un des problèmes avec la photocitoyenne, est la difficulté de valider l'information et l'éthique des citoyens/photojournalistes. Un professionnel adhère à un code de déontologie via sa fédération tandis qu'un citoyen-reporter est laissé à sa propre conscience. Les conséquences d'une déviation au code de déontologie sont beaucoup plus lourdes pour un pro que pour un amateur qui ne subit aucune conséquence quand on compare à un congédiement possible dans le cas d'un pro.

La profession rétrécit en matière de postes permanents dans les grands médias. L'excellence et la persévérance doivent être au rendez-vous si un photojournaliste veut gagner sa vie. Jacques Nadeau soulignait qu'il était important que les pros encouragent et laissent de la place aux nouveaux venus afin de se tailler un futur: "On a tous commencé quelque part, il faut donner la chance aux plus jeunes et j'insiste...". L'avenir semble être aussi dans la polyvalence: la photo, la vidéo, l'écriture. Plusieurs font remarquer que le multiplateforme et la polyvalence ne sont pas chose récente. L'optimisation de sa façon de travailler et la compréhension de l'actualité constituent un atout majeur du professionnel en comparaison au citoyen-photographe qui ne sera tirer le maximum d'une conférence de presse ou encore de comprendre ce qui est la vraie nouvelle et l'intérêt public dans un contexte donné. Le photographe d'aujourd'hui doit produire davantage d'excellentes d'images afin de nourrir les galeries de photos que le web requiert. Le pro est quelqu'un qui connait la syntaxe et la sémantique de l'image de presse et respecte une déontologie.

La pression du temps et des conjonctures économiques des journaux risquent de faire baisser la qualité du travail des pros et selon certains, c'est ce qui constitue la vraie menace du photojournalisme professionnel.

Aucun commentaire: