ma structure d'archivage, photo Martin Benoit |
Il n'est pas un mois sans que l'on entende une histoire d'horreur de fichiers perdus, illisibles ou volés.
En tant qu'enseignant, cela m'arrive mensuellement qu'un étudiant ait perdu son travail ou l'ensemble de ses travaux suite à une défaillance informatique ou encore un simple vol.
Comment assurer une certaine pérennité à notre production pour simplement nous permettre d'y avoir encore accès dans quelques décennies?
Je consulte et utilise encore mes négatifs des années 70. Ce n'est pas toujours simple, mais c'est réalisable. Il y a quelques années, un copain est décédé et après une semaine de débroussaillage, j’ai quand même réussi à sortir une trentaine d'images intéressantes du défunt pour la famille et les amis.
Si j'avais numérisé ma collection et bien enrichi chacun des fichiers de métadonnées appropriées, je l'aurais fait en quelques heures au maximum...
Le DAM Book est une bible de procédures afin de survivre l'« aftermath » d'un désastre informatique. Reste que notre vie se complexifie. Nos téléphones intelligents ont des capacités de plus en plus volumineuses, nos laptops de même et la diversité des fichiers à archiver se complexifie. iTune Synchronize, TimeMachine, Carbon Cloner, Google Drive, iCloud ne sont que quelques solutions à un problème grandissant et de plus en plus irritant.
Nous roulions sans ceinture de sécurité, sans détecteur de fumé, sans casque à vélo, etc. Nos négatifs étaient bien classés dans des chemises et c'était le risque inhérent de la vie. En quoi le risque a-t-il changé et pourquoi devons-nous être plus prudents?
Les supports sont plus fragiles et hébergent plus d'information. Un simple disque dur de 3 TB peut héberger des milliers de photos. Avant, cela représentait une rangée complète de cartables remplis de filières à négatifs et peut-être plus selon le format de prise de vue. Une seule défaillance électronique et bye bye vos milliers de photos. Pour endommager une rangée complète de cartables, ça vous prend un incendie ou encore la cuvette du plancher supérieur qui déborde ou fuie durant plusieurs jours sur votre collection (ça m'est arrivé). Il reste que statistiquement c'était plus difficile de détruire une grosse collection auparavant qu'aujourd'hui si l’on ne prend pas les précautions nécessaires.
L'an dernier, un de mes étudiants s'est fait cambrioler son laptop et ses disques durs sont disparus. À son grand désespoir, tout son travail du semestre y passait et c'était son meilleur travail à date. Après un moment, il a découvert qu'il avait déposé sur Dropbox des JPEG de ses meilleurs fichiers. Il devient de plus en plus évident que de remiser l'ensemble de sa collection à une seule place peut être périlleux même si l’on prend soin de dupliquer (disques miroirs RAID 1) ses données. Un remisage hors du lieu de travail est de plus en plus désirable et les lieux d'hébergements sont de plus en plus abordables pour ne pas dire gratuits. On n'a qu'à penser à Google Drive, Dropbox, iCloud et les espaces FTP inclus dans les forfaits d'hébergements de la plupart des fournisseurs. Le mien (BlueHost) m'offre un espace FTP illimité pour 80 $/an en plus de tout le kit web.
Il reste que l'archivage est devenu une profession pour certains. Nous passons plus d'heures à classer et archiver qu'avant. Le bienfait est que c'est beaucoup plus rapide de se retrouver et que c'est plus sécuritaire lorsque bien fait.
Un pas en arrière, un pas en avant. A-t-on vraiment le choix?
Sur la photo on peut voir ma structure quotidienne d'archivage : actualisation d'un clone de mon disque dur interne de mon laptop à l'aide de Carbon Cloner ou SuperDuper, archives en RAID 1 de mes photos quotidiennes, 2 TimeMachine (un pour chacun de mes laptops) et finalement, les autres disques sont la décomposition de mes vieilles archives sur disques en RAID 1. Le second élément des ces grappes RAID sont à mon bureau dans un autre édifice. Certains éléments sont archivés via FTP sur d'autres serveurs, mais c'est le volet sur lequel il faut que je travaille davantage. |
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