Centre Phi. photo Martin Benoit |
l'admission qui contournait l'édifice.
Le très populaire média alternatif Vice exposait quatre reportages sélectionnés par le cocommissaire Larry Towell de la prestigieuse agence Magnum.
Je devais être parmi les plus vieux dans cette file d'attente. La moyenne d'âge devait être autour de 25 ans. Des gens sympathiques, politisés version 2015.
L'exposition consistait en 32 photos représentant 4 reportages. Afin de comprendre les images, vous deviez vous procurer un pamphlet à l'entrée où un bas de vignette décrivait chacune des images. J'ai remarqué que très peu de visiteurs utilisaient ou avaient compris qu'il fallait se procurer ledit document.
Du reportage d'auteur dans sa forme la plus contemporaine. Peut-être c'est ce qui explique le grand succès de Vice auprès de la nouvelle génération. (les milléniums Y et C).
Selon The Guardian, Vice Media pourrait valoir 30 milliards, soit une valeur similaire au New York Time. En cette période de déclin des médias, il y a beaucoup à apprendre de Vice. Fox possède déjà 5% de Vice et d'autres gros intérêts les courtisent. Vice a fait le choix de mettre de côté la prétendue objectivité et de faire dans l'opinion et la prise de position. Ils ont compris la position des Y, environnement, social-démocratie et dénonciation des trop gros. Dans les faits c'est un peu à nuancer, mais disons que c'est l'impression qui reste. La stylistique est à l'heure d'Instagram et le ton rejoint le discours alternatif.
Ce que j'en pense? Si afin de rejoindre la génération des futurs dirigeants et joueurs influents, il faut jouer dans ce terrain souvent partisan, bien ce sont les règles du jeu. La déontologie c'est un truc de vieux qui a échoué et qui visait un idéalisme qui est né après la Seconde Guerre mondiale suite aux dérapages des photographes. La NPPA qui a été créé à cette époque espérait redorer l'image des photographes qui avaient échoué à vraiment informer durant la Seconde Guerre. La guerre du Vietnam a peut-être été le seul moment dans l'histoire du photojournalisme où quelques "vraies" images ont transpiré. C'est d'ailleurs suite à cette transpiration et ses conséquences que les grands contrôleurs d'opinion ont décidé d'être plus vigilants relativement aux propos des photographes.
Nous entrons dans une nouvelle ère du discours photojournalistique où le décloisonnement des structures traditionnelles autorise de nouveaux modes de communication et la génération Y semble nous dire que c'est la façon de procéder.