Jacques Nadeau lors d'un congrès de la FPJQ, photo Martin Benoit |
Jacques Nadeau, photographe du quotidien Le Devoir, s'est fait dévaliser à son domicile sa télé ainsi que ses 5 disques durs sur lesquels étaient ses archives photo, tant argentiques que numériques, les négatifs ayant été détruits après numérisation.
Étrangement, sa 300 f2,8 bien en vue est restée sur son bureau...
C'est une catastrophe écologique de la taille de l'Exxon Valdez pour le photographe.
Je ne sais pas comment je survivrais une telle catastrophe étant quelqu'un qui vit un peu dans le passé et qui chérit ses images. Je ne me la souhaite pas vraiment. Au printemps passé, une telle perte chez un de mes étudiants, m'a fait déménager mes doubles de disques durs dans un autre lieu que ma résidence. Il me reste par contre, toujours une petite partie de mes images récentes qui ne sont qu'en miroir à la maison en attendant que je déménage mon double lorsqu'il sera plein. Je crois bien que je vais commencer à utiliser un espace dans un nuage pour mettre mes meilleures en pleine résolution JPEG. Aurais-je la discipline et le temps?
Une des difficultés est probablement de réussir à ne pas se définir par nos images.
Nous ne sommes pas nos images même si on les aime et qu'on en est très fière.
De même, nous ne sommes pas ce que sont nos enfants.
Nous sommes ce que nous réalisons tous les jours et pas un vol ne peut effacer ce que nous sommes ou serons.
Excusez le discours philosophique, ça me rappelle un ouvrage que nous avions eu à lire en philo au cégep: L'existentialisme est un humanisme de J-P Sartre. Sartre explique simplement la façon dont on doit se définir dans cet ouvrage. C'est beau en théorie, mais difficile à mettre en pratique.
Une autre analogie serait celle du disciple qui questionne le Maître Zen et lui demande : "Si tout est illusion, qu'en est-il de la mort de votre fils?" et le Maître Zen de répondre: "C'est une super illusion"... C'est pour dire que de mettre en pratique une croyance n'est pas toujours facile voir super difficile.
Espérons que Jacques retrouve un peu de ses images ici et là et que peut-être le coupable retournera au moins les fichiers. Jacques étant un passionné de son métier son corpus politique et social est très riche. En particulier la couverture du printemps 2012 où il s'était investi de façon extraordinaire.
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