lundi 9 juillet 2007

Souffrez-vous de digitallite?

Après avoir lu un article de Mark Zucker sur les répercussions de la photographie numérique sur nos comportements, je me propose de vous en faire mon interprétation basée sur mes observations.

Les grands symptômes :

1- prendre trop de photos
2- trop de manipulations d’images
3- acheter toujours la dernière pièce d’équipement
4- toujours, parfaire son flux numérique

Si vous faites de la photographie pour gagner votre vie, alors un des enjeux importants est de faire de l’argent afin de payer votre loyer. Ces quatre symptômes sont dispendieux et non essentiels afin de gagner votre dû et peuvent même nuire à vos profits. Trop de photos signifie plus d’espace de storage$$, plus de temps $$ passé à faire de l’archivage, moins de temps à réfléchir à ce que l’on doit photographier et comment, plus de temps $$ à sélectionner les images, car on doit en regarder davantage.

Trop de manipulation d’images. Oui, Photoshop est un outil merveilleux et indispensable, mais il n’est pas essentiel, voir pertinent pour le client, que tous les petits racoins de votre image soient parfaits. En argentique on s’en contentait et on ne perdait pas nécessairement ses clients. Tout ce temps $$ à retoucher et « améliorer » n’est pas utilisé à trouver de nouveaux clients ou à faire de la photo. Il y a une limite à ce que l’on peut facturer à un client comme retouche.

Avoir besoin du dernier truc numérique. On l’a tous remarqué et on l’a répété, avant on pouvait faire une carrière avec le même boîtier et aujourd’hui il faut changer aux 3 ans sinon on a l’impression que l’on n’est plus compétitif. Ce phénomène est troublant et a été la cause de beaucoup de désarroi durant les dernières années pour ceux qui opéraient dans les secteurs publicitaires et d’actualité. Partout où performance et rapidité sont en fait déterminant. L’erreur que l’on fait souvent et de vouloir avoir une marge de sécurité un peu trop supérieure à nos besoins de sorte que dans les faits on possède toujours de l’équipement un peu trop performant et on sait bien que dans le domaine du numérique le gain en performance n’est pas toujours proportionnel au prix. Pour gagner 2 fois plus de mégapixels, le prix n’est pas le double par exemple. Zunker recommande de s’équiper de matériel qui correspond à 80 % de nos besoins au lieu de 120 %. Toujours être un peu à l’étroit du point de vue performance pour ce que l’on fait. Ainsi, on paie moins (souvent beaucoup moins) et on apprend à optimiser nos méthodes de travail. La différence de qualité produite est souvent imperceptible aux yeux du client.

Parfaire son flux numérique (workflow). Depuis les dernières années, l’angoisse du flux est en train de naître parmi nous. Travaillons-nous selon une séquence optimale? Il s’offre de plus en plus d’ateliers en flux de production avec ses gurus ici et là. Oui, il peut être intéressant d’utiliser le chemin le plus court, mais combien nous en coûte-t-il d’atteindre cette compétence? Combien d’heures allons-nous passer à étudier les stratégies de gain de netteté ou les séquences d’archivage? Votre recette fonctionne et ne vous éreintes pas trop, conservez là et intéressez-vous aux flux de production à temps perdu et passer plus de temps en recherche de clients ou d’amélioration de votre vision photographique. Un photographe avec une vision exceptionnelle sera toujours plus en demande que celui avec un flux optimal...

C’était mon interprétation de cette pandémie numérique qui nous affecte tous plus ou moins. Des fois lorsque l'on connait les symptômes on peut prévenir le pire.

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