dimanche 20 juillet 2008

Le roi est mort, vive le roi...

Tout le monde parle du nouveau dos numérique P65+. Ce P65+ (60,5 méga pixels) est la réponse de PhaseOne au nouveau-né de chez Hasselblad, le H3DII-50 (50 méga pixels). Dalsa versus Kodak, les deux grands manufacturiers de capteurs moyen format.

Capteur un peu plus grand, résolutions un peu supérieures, plus grande dynamique, ISO plus élevé, etc. La question n'est pas à savoir si ces dos sont performants, ils sont supérieurs à leurs prédécesseurs comme tout pas en avant en numérique. La question est, que va-t-il arrivé à ceux qui ont investi, souvent les revenus d'un an de prise de vue, dans le P45? À Montréal, le P45 était roi. Hasselbald n'avait pas réussi à se faire adopter pour toutes sortes de raisons de marketing et de nature du produit. Reste, que le P45 était la machine de référence pour les grandes agences qui, après plusieurs années de confusions, avaient tiré la conclusion qu'il fallait un P45 pour faire une grosse job de pro exigeante... Si un photographe, qui a tardé à faire le saut au moyen format, s'achète aujourd'hui un P65+, deviendra-t-il le roi? Que vont penser les agences et comment le percevront-ils? Pas de problème, les agences n'engagent pas de l'équipement, ils engagent le talent... Est-ce vraiment vrai?

Le prix des dos numériques moyen format est une misère dans la structure financière des photographes de studio. C'est une des décisions les plus importantes qu'ils ont eues à faire dans leur carrière en terme de risque financier. Font-ils face à nouveau à ce dilemme?

Quand est-ce qu'un dos est assez bon? Dans quelle mesure faut-il "sécuriser" le client avec le meilleur équipement?

Chez nous, au dpt de photo, l'acquisition du P25+ aura probablement été le plus gros "gamble" financier que nous aurons pris. 57 000,00$ pour habiller un dos moyen format de 22 mp. Dans quelle mesure, la quête de la résolution a-t-elle une signification? Au milieu des années 80, les caméras 8x10 ont cessé d'être fortement utilisées en studio, pourquoi? Le 4x5 était bon en masse?

Quatre caméras 8x10 Toyo données par la compagnie Transcontinental au dpt de photo en début 2000. photo Martin Benoit

6 commentaires:

Anonyme a dit...

57 000$ pour un engin dont les étudiants(es) ne verront jamais l'utilité (c'est déjà impossible d'emprunter une 5D, alors on va pas essayer d'approcher du P25 à moins de 10 mètres sans porter de gants). N'est-ce pas un montant qui aurait amplement pu servir à équiper les ordinateurs du département de tablettes graphiques, de bureaux plus ergonomiques, de chaises de meilleure qualité, rendant plus confortable un environnement de travail très utilisé (et apprécié) par les étudiants, et il aurait resté beaucoup plus que du simple change à la fin de la facture.

Peut-être que je suis dans l'erreur, mais je n'approuve pas cette dépense. J'utilise dépense, et non pas investissement, pour la simple et bonne raison que je crois qu'un solution plus rentable aurait pu être envisagée à propos du P25, soit celle de louer ledit appareil les quelques journées où celui-ci a servi...n'aurait-on pas pu faire ça plutôt?

En m'excusant pour cette légère montée de lait, je vous invite à vous exprimer, que ce soit pour m'encenser, pour m'envoyer promener ou simplement pour modérer mes propos.

Martin Benoit a dit...

commentaire très pertinent qui décrit bien l'angoisse qui hantait certains d'entre nous lors de cette décision.

Christian Levesque a dit...

Je crois que l'achat d'un dos p25+ reste justifiable. Le simple fait d'avoir la possibilité de prendre contact avec cette technologie est un plus pour tous les étudiants du département. Le problème avec cet achat c'est toute la quincaillerie qui entourent ce dos il aurait été plus simple de faire l'achat d'un ou plusieurs boîtier hasselblad 500cm de base et ainsi obtenir un système très conviviale et qui aurait facilement pu être utilisé rapidement par les étudiants. Toute la série d'adaptateur nécessaire au fonctionnement de ce dos sur un format 4x5 créer une série de bogues qui peuvent facilement êtres perçus comme un boulet pour le professeur dans sont approche qui se veut le plus pédagogique possible, l'utilisation d'un boîtier Blad pourrait régler la majorité des bogue et s'approche plus d'une approche "plug and play".

L'approche c1pro est différente de l'approche ADOBE c'est une autre façon de pensé, ce logiciel de capture est tout à fait géniale dans sont approche et sa gestion d'une session de photo, mais totalement différente de l'approche Adobe elle nécessite un certain temps d'adaptation. De tout les logiciel que j'utilise Aperture, Canon Digital professional,Lightroom, je préfère et encore de loin avoir à utiliser C1pro. Beaucoup plus rapide que ACR et tous les autres.

Peut-être mes années d'utilisation de ce logiciel ont corrompus ma perception. À tout ceux qui croit que c'est un mauvais investissement je leur répondrai par cette question;

Pourquoi Phase one reste et demeure le flagship de la plupart des studios moindrement sérieux à Montréal et ailleurs dans le monde?

Martin Benoit a dit...

Il faudra trouver une façon réaliste de transmettre ces compétences aux étudiants. C'est notre défi.

Anonyme a dit...

''Pourquoi Phase one reste et demeure le flagship de la plupart des studios moindrement sérieux à Montréal et ailleurs dans le monde?''
Travaillant en publicité je vous répondrai ceci: Le snobisme et l'obligation d'en foutre plein la vue au client dès qu'il fout le pied dans le studio.

Anonyme a dit...

Pour revenir sur l'achat du P25, je me suis toujours demandé si un étudiant à ce jour avait eu la chance de l'utiliser pour un shooting studio?

Si oui, l'achat d'un tel équipement peu être justifiable, car il contribue comme un plus dans l'enseignement des étudiants.

Par contre, si la réponse est non, on peu catégoriser cette achat comme une dépense, car du matériel qui ne sert pas ou rarement n'est pas un investissement valable dans la mesure où un ramasse poussière à 57 000$ c'est plutôt dispendieux.