mercredi 13 janvier 2010

Avatar 3D et la photographie

En quoi Avatar affecte la photographie?

Ceux qui me connaissent, savent mon intérêt pour le 3D et mon implication dans ce secteur.

Avatar est au cinéma 3D ce que Disney a été à l'animation c'est-à-dire un pas en avant vers un raffinement d'une technologie déjà connue. Au dernier salon de la technologie CES à Las Vegas, l'excitation était autour des téléviseurs 3D. Je joue rarement au devin, mais cette fois-ci j'ai le goût de mettre mon grain de sel dans les prédictions 3D.

Ce qui m'a impressionné dans Avatar est la qualité des rendus et du « ray tracing » au niveau de la simulation de la qualité picturale des images comparativement aux images qui ne sont pas de synthèses. La capacité des nouveaux logiciels à simuler les textures physiques, atmosphériques, optiques est telle, qu'il devient de plus en plus difficile de discerner le synthétique du réel.

Dans un billet précédent, je parlais du logiciel Maxwell Render et sa pénétration en photographie. En particulier dans le monde de la photographie publicitaire où il permet de faire une promotion d'un produit avant qu'il soit manufacturé, entre autres. On peut imaginer à l'infini les avantages de gérer du virtuel plutôt que du réel.

C'est ce qu'Avatar démontre. Pour ce qui est de la propagation à court terme du 3D (et ici je fais référence au visionnement en stéréoscopie) dans les foyers, je dirais que cette tentative a été une séquence d'échecs depuis plus de 100 ans. Le cinéma 3D ne date pas d'hier et les technologies de projections qui fonctionnaient se sont déclinées les unes après les autres. Pourquoi le 3D ne pénètre pas davantage dans notre vie?

Ce que j'ai été forcé de constater est que la vision 3D (stéréoscopique) n'émeut pas les gens tant que ça et ce n'est pas une histoire de technologie bonne ou mauvaise. La majorité du public est quasi insensible au phénomène stéréoscopique. Ce n'est pas qu'ils ne le perçoivent pas, c'est qu'il n'en voit pas l'intérêt. Le parallèle que j'aime faire est avec le son stéréophonique. Qui écoute la stéréophonie du son qui est enregistré sur la majorité des CD que nous achetons. Il n'y a pas de problème technologiques et nous sommes tous équipés de matériel de diffusion stéréo, mais l'apprécions-nous et serions nous prêt à faire des dépenses extraordinaires pour y avoir accès. On peut pousser le raisonnement avec le Surround Sound à 5 haut-parleurs. Qui écoute vraiment le Surround? Dans le cas de la stéréoscopie, les efforts technologiques pour y avoir accès sont beaucoup plus grands que la stéréophonie et entraîne plein de limites.

Le pas en avant, est qu'une entente a été convenue avec les « majors » sur une norme technologique qui sera utilisée dans les salles. Une fois l’« hype » passé que restera-t-il?

Photoshop CS4 Extended avec son module 3D de plus en plus performant nous indique que le mariage de la photo et de l'image de synthèse 3D est de plus en plus proche de nous tous.

Pourquoi photographier un objet réel quand on peut faire un rendu parfaitement sous contrôle et l'insérer dans un environnement de façon impeccable?

Je suspecte que le secteur du catalogue sera un des premiers frappé par cette avance technologique qui fait déjà son chemin depuis quelques années dans ce secteur.

1 commentaire:

Francois a dit...

Pour arriver a un rendu "CG" (computer graphics) aussi convaincant qu'une photo bien réalisée, on doit consacrer beaucoup de temps. Beaucoup d'argent. Encore aujourd'hui.

Ca vaut evidemment la peine si ce qu'on veut faire n'aurait pas été envisageable sans l'apport des images de synthèse. Et quand on parle d'environements irréels comme dans Avatar, poser la question, c'est y répondre: le travail par image de synthèse est plus logique, plus rapide. Permet plus de liberté.

Mais pour un Big Mac ou une frite "mettons", je me demande encore pourquoi on préfère parfois le CG a la photographie.
http://www.eatmedaily.com/2009/07/digital-big-mac-suggests-the-end-of-photography/
Pour permettre des angles impossibles autrement? Peut-etre. Pour accomoder les preferences d'un directeur artistique. Peut-etre aussi.

Ce que je retiens, c'est que c'est la qualité de l'image qui importe au bout du compte. Et puis si l'image de synthese peut pousser la photo a repousser ses limites comme la photo a toujours poussé l'image de synthèse a ameliorer son rendu, eh bien tant mieux.

Les deux technologies se feront concurrence pour réaliser des images toujours plus impressionnantes... et on en sortira tous gagnants.