source PDN
Lors de la dernière assemblée de la ASMP (American Society of Media Photographers), les participants ont convenu que la façon dont le droit d'auteur était appliqué était désuète.
La structure du droit d'auteur actuelle a été établie dans les années 60, dans un contexte où les possibilités d'en déroger étaient moindres.
Comment dans cette ère d'ordinateurs et d'accès aux médias, protéger les créateurs en maintenant une souplesse d'utilisation pour des usages « acceptables »?
Les réponses n'ont pas été abondantes, mais tous semblaient s'entendre pour un assouplissement de la législation et peut être s'inquiéter un peu moins de protéger les droits du créateur congelé de la fameuse souris animée aux grandes oreilles....
De ma tour d'ivoire d'enseignant salarié, permanent et syndiqué, il m'est toujours difficile de commenter sur ce sujet qui me tient à coeur.
Quel est le but ultimement? Éviter que le petit créateur émergent meure dans l'oeuf par manque de revenu? Protéger la grosse corporation de distribution contre les petits pirates?
Mes deux exemples peuvent sembler extrêmes, mais dans les faits, qui bénéficie réellement des profits que rapporte le droit d'auteur?
En tant qu'enseignant de pratiques professionnelles photographiques, je me sens un peu ridicule et menteur quand je dis aux étudiants d'appliquer la grille tarifaire à 100 % en début de carrière afin de protéger le reste de l'industrie. Quand je pose des questions et regarde les pros travailler, je constate une grande « souplesse » dans l'application de cette grille...
La question n'est pas tant l'attitude des acheteurs d'images et des producteurs d'images dans ce débat, mais celui du distributeur. Le créateur d'image mérite un salaire et ce n'est pas controversé. L'ampleur de ce salaire en fonction de l'énergie déployée et son lien avec l'utilisation dont on en fait ça, c'est plus complexe. Les utilisateurs d'images doivent payer pour un bien qu'ils n'ont pas eu à produire eux-mêmes et pour le service qu'il leur est rendu. La question semble, de plus en plus, se retourner vers les « middle men », ceux qui n'ont pas produit et qui n'utilisent pas, mais qui redistribuent. Quand on regarde les chiffres, les grosses corporations comme Sony, Getty, Corbis et autres semblent obtenir une assez grosse part du gâteau en tant qu'intermédiaires. Sans ces intermédiaires, nos photos ne trouveraient peut-être pas preneur et peut-être pas pour des sommes « respectables ». Paradoxalement, ce sont eux aussi qui font baisser le prix de la photographie en contrôlant la « valeur » d'une photo via leurs tendances de marketing. Certains diront que ce sont eux qui prennent le risque financier en investissant dans des projets photographiques non vendus.
Comment se fait-il que les agences de pubs soient toujours plus riches que les photographes des photos qu'ils diffusent? La réponse pour plusieurs est tellement évidente. On paie pour le « thinking » et on paie cher. J'ai travaillé plusieurs années pour une grande firme d'ingénieurs-conseils dans le monde de la construction gouvernementale. Les sommes attribuées à l'ingénierie relativement à celles attribuées aux constructeurs étaient phénoménales et l'est encore.
Un peu comme les hindous, nous avons élevés à la plus haute caste (les brahmanes), les penseurs de nos sociétés, et non pas ceux, qui dans les faits, font le travail. Peut-être qu'une société millénaire comme l'hindouisme a plus réfléchi que nous sur la question?
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