mardi 21 décembre 2010

On revient toujours à Nick Bantock

J’ai toujours l’impression qu’il y a avant Nick Bantock et après Nick Bantock. Quand je regarde les modes depuis les trente dernières années, le moment décisif semble être le début des années 90 avec l’impact qu’a eut la série Sabine et Griffin sur l’univers visuel de la pub et de la photographie en général.

C’est un peu comme l’effet de Citizen Kane en cinéma (avant et après Citizen Kane). Quand on est hors contexte, il peut sembler difficile de faire le lien avec le visuel de Bantock, mais il reste que si on réfléchit sur plusieurs tendances actuelles on y retrouve le même « principe gustatif ». Une nostalgie du passé, l’importance du contenant, le contenu devient porteur d’atmosphère, la négation d’un futur prometteur, enfin un mélange de médias pour en faire un nouveau média.

Les vingt dernières années ont vu leur lot de modes, que ce soit le E6/C-41, le transfert Polaroïd, la typo mélangée aux photos, la Holga et les Lomo, les antiScheimphlug, etc. Ce qu’elles ont en commun c’est un désir d’évasion, de non-représentation du réel saupoudré de nostalgie souvent autour des années 50-60. C’est rare que l’on retourne au siècle dernier. Les années 50-60 ont été des années de gloire, d’espoir relativement aux années sombres que nous vivons ou croyons vivre. Faire référence et glorifier cette époque est rassurant et enivrant.

Bantock a compris ça et a fait fleurir ce mouvement au plus bas de la dépression visuelle, la fin des années 80, ce fut comme un vent de fraîcheur qui souffle toujours avec sa couleur adaptée à la saveur du jour.

Mais qui a influencé Bantock?

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