Je me tappe, ces temps-ci l'ensemble des films de Marilyn Monroe (grève oblige)... Une aventure intéressante et un beau travail de restauration. Certains films sont en noir et blanc et du beau noir et blanc sur un bon téléviseur HD, c'est très agréable.
Quand j'étais étudiant, en Études cinématographiques (fin des années 70), nos professeurs nous projetaient souvent des films noir et blanc imprimés sur pellicules argentiques noir et blanc. On nous avait expliqué que ce n'était pas toujours le cas et que souvent les films noir et blanc projetés en salle étaient des copies monochromatiques imprimées sur pellicule couleur. La majorité des films étant en couleur, il était souvent plus simple d'imprimer sur la pellicule déjà disponible dans les laboratoires de transferts.
Ce que j'ai retenu de ces projections, c'est la beauté d'une excellente gradation et la dynamique de reproduction accessible. Étant habitué à évaluer une image noir et blanc à partir des limites d'un tirage par réflexion, avoir accès à la dynamique d'une projection ou d'une diapositive est complètement un autre médium. C'est comme la différence entre une diapositive couleur versus un tirage couleur.
Ceux qui se souviennent du film diapositive noir et blanc Scala d'Agfa, qui eut une vie de courte durée, s'entendent tous pour dire que c'est vraiment très beau du noir et blanc bien étalé sur une grande dynamique. Beau ou différent de ce que l'on est habitué? Je fais partie de ceux qui trouvent ça très beau.
Un fameux laboratoire de Toronto, D-Max, qui se spécialisait en impression de grande qualité noir et blanc, offrait un service d'impression grand format sur un médium transparent qui a l'origine se destinait aux arts graphiques et qui permettait d'atteindre 4,0 d'écart de densité. C'était de toute beauté à voir. Je me suis contenté du Panatomic-X inversible et du Polapan en terme de diapo noir et blanc. Sinon il fallait imprimer sur des films de reproduction ou des films lithographiques pour essayer d'obtenir une gradation acceptable.
De nos jours, avec nos écrans HD qui offrent des rapports de contraste supérieur à 5 000 000 : 1, il est maintenant possible d'afficher du noir et blanc sur une belle plage dynamique supérieure à n'importe quel tirage argentique viré sélénium. Ansel Adams se retournerait dans sa tombe et changerait de médium.
Leaf, le manufacturier de dos numériques moyen format, a fabriqué un dos monochromatique qui réalisait des fichiers couleurs par l'intermédiaire de trois prises de vue successives en positionnement successivement des filtres de séparation de couleur (B-V-R) devant l'objectif de la caméra. Cette technique était réservée aux objets immobiles, car l'ensemble des trois prises de vues nécessitait plus de 15 secondes. Si vous acceptiez de faire du noir et blanc, vous pouviez faire une unique prise de vue au flash sur un capteur totalement monochromatique. J'ai fait beaucoup de portraits n/b utilisant cette technique, mais malheureusement, Leaf ne supporte plus le format RAW de cette caméra et il m'est aujourd'hui impossible d'ouvrir les fichiers RAW originaux de cette caméra. J'ai des dizaines de CD pleins de fichiers RAW qui dorment. Seuls quelques fichiers tiff convertis subsistent. Ça fait réfléchir sur la pérennité des formats RAW, même d'une grande compagnie comme Leaf...
Josée Aubertin photographiée au dos numérique Leaf DCBI en mode monochromatique. photo Martin Benoit
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