Un article de fond, publié dans Le Monde, fait la critique d'un sur usage de Photoshop en photojournalisme. L'article mentionne, entre autres, que 20 % des photos soumises à la compétition sont rejetées par le jury, car jugées trop photoshoppées...
Il semble que cette tendance ait débuté dans les pays scandinaves il y a plusieurs années. Le discours tourne souvent autour de ce que les photographes s'autorisaient en chambre noire versus Photoshop.
Il semble que plusieurs concours exigent maintenant la remise du fichier RAW aux fins de comparaison. On se souviendra des prix retirés à Patrick Schneider aux États-Unis et de sa mise à pied.
Selon moi, la question réside toujours autour de l'intention de la manipulation argentique ou électronique. Pourquoi faire cette altération? Car la technologie ne m'a pas permis d'être fidèle ou parce que je veux souligner quelque chose que je n'ai pas réussi à souligner à la prise de vue?
Dans le cas de photographies pamphlétaires publiées dans un tel contexte, c'est peut-être discutable, mais pour le contexte photojournalistique, nous risquons de nous tirer dans le pied et de perdre notre crédibilité déjà érodée.
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2 commentaires:
oui, cependant, il faudra savoir ce que veut dire "trop" : il me semble qu'on a toujours post-traité les photos au niveau de la lumière, des contrastes, du papier utilisé. Le problème est de se demander en quoi et comment la photographie ne demeure toujours qu'une RE-présentation de la réalité, donc une interprétation (ne serait-ce que par le cadrage...)
Pour avoir moi-même tiré des milliers de photos noir et blanc en chambre noire et ibid en Photoshop, le « trop » est une question à laquelle nous, qui avons été témoin de la scène photographiée, pouvons seul répondre.
Oui, la photographie est une « lecture » de la réalité. La réalité bouge, sent, est éphémère et nous, nous décidons de « fixer » un moment de cette réalité. Nous avons un très grand pouvoir éditorial sur cette image seulement à cause de notre position et rôle privilégié. Il faut rester autant « responsable » en chambre noire numérique ou argentique. Beaucoup d'images ont été sur manipulées en argentiques et ça n'excuse rien parce que c'est en argentique. Comme je mentionnais dans le billet, la question est pourquoi sent-on le besoin d'altérer. Ces raisons doivent-être légitime et non pas un « gauchissement » qui sert nos intérêts divers.
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