Ce que ce réglage permet d'obtenir, ce sont tous les défauts qu'un mauvais HDR peut créer. Des halos autour des sujets, du contraste local trop fort, une impression de granulation, etc. C'est fascinant de voir comment un défaut devient une tendance. Le grain photo, les cinécourbes en vidéo, le 24p par rapport au 30i, les croisements de courbe du E6 dans le C41 pour ceux qui s'en souviennent. Le look Holga ou Lomo.
Dans le fond, nous sommes des individus nostalgiques qui aiment le passé et quelque part craignons le futur. Pour avoir grandi dans les années 60-70, je me souviens d'une époque où le futur était reluisant et tout ce qui était rétro était triste. Peut-être que nous avons jeté le bébé avec l'eau du bébé en peignant nos belles moulures de chênes, off white...
simulation HDR à l'aide de PS CS5, photo Martin Benoit, Grandes Piles, Qc, 2004
4 commentaires:
Comme tu le notes bien dans ton commentaire, il s'agit semble-t-il de l'intégration dans un outil technique d'une tendance sociale et artistique. Inversement, on peut dire que le développement de techniques influence aussi les tendances.
Peut-être le sais-tu déjà: cette reprise des travers et des artefacts d'un époque passée dans l'art actuel est documenté et réfléchi autant en philosophie qu'en sociologie sous le nom de "postmodernité" et en art on parlera d'art postmoderne. D'ailleurs, le passé est parfois drôlement proche de l'actuel, comme dans ce cas précis du HDR! Voir les trois thèmes suivants dans ces théories: recyclage, métissage et ironie.
Moi ce qui me fascine et me désole à la fois, c'est la reprise de mouvements "contestataires" dans ce qu'on peut de façon quelque peu réductrice appeler le "système dominant". Bon, je m'écarte... Disons que ça m'a fait penser à ça.
En tout cas, merci de nous faire partager tes réflexions.
Mmmm. Y'a moyen de faire mieux à la mitaine avec les levels et le lasso polygonal...
(Et évidemment, ça commence par une prise de vue bien exposée!)
L'effet bonbon va et vient et se réincarne périodiquement sous un nom différent. Maintenant le HDR, avant le cross-process ou l'overdose de filtres Cokin. Tous les goûts sont dans la nature.
Pour le 24p par rapport au 30i, je ne trouve pas qu'il s'agisse de la meme tendance, mais pour tout le reste, j'abonderais dans la tendance de votre analyse.
Cela dit, le HDR de ce genre, maudit que c'est laid et que ca n'a rien d'artistique a mon oeil. Et puis dans ce cas, comment peut-on etre nostalgique. Ca date de quand le hype du HDR? D'il y a deux ans?
C'est pour dire à quelle vitesse les modes passent. Le HDR a pris du temps à maîtriser et dans le processus des défauts sont devenus des qualités pour certains.
Concernant le 24p, la discussion serait longue et devrait avoir lieu, mais je suis d'accord que c'est un mélange de sémiologie historique, ce qui le place sur un autre plan.
Encore hier, je faisais des pans un peu trop rapidement en 24p et le résultat était quasi illisible à cause du « p » ce qui ne serait pas arrivé en « i ». Marshall McLuhan dirait probablement que le fait d'avoir tant vu de « vrais films » en 24p a laissé une trace dans notre processus de lecture et nous faisons l'association de la « vraie cinématographie » à cette trace. Le 30i étant associé aux SOAP cheaps ou aux news modernes, la trace inconsciente du 30i laisse une autre saveur.
Si les divers inventeurs du cinéma avaient eu comme priorité de respecter ce « langage » inscrit dans le sub conscient collectif, nous serions peut-être restés aux 18p qui a précédé le 24p et nous n'aurions pas eu IMAX en 60p et des milliers de films en 70 mm qui n'ont pas la même signature de grain et de DOF que le 35 mm. Pour quelques raisons, la norme 35mm 24p domine et quelque part les films faits à la 5D mkII sont hors normes utilisant une diagonale 2 fois plus longue que le 35mm ciné.
Il faut juste être sincère avec ses raisons de faire les choses d'une façon plutôt qu'une autre. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises raisons, il n'y a que de faux arguments.
(je vais vérifier mes chiffres)
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