Ce qui m'a troublé dans The Bang Bang Club c'est le paradoxe de l'adrénaline.
Afin d'avoir un « rush » d'adrénaline, les photographes recherchent la misère des autres et semblent indifférents devant cette même misère. C'est effectivement ce qui rend souvent la photographie d'actualité et de conflit si attrayante pour certains. Je ne suis pas immunisé contre cette toxicomanie, j'apprécie personnellement une poussée d'adrénaline dans une « bonne » manif où ça brasse un peu...
Afin de photographier l'émotion, il faut s'approcher de l'émotion. Capa aurait pu dire : « Si vos photos ne sont pas assez émouvantes, c'est que vous n'êtes pas assez près de l'émotion ». Capturer l'émotion vend de la copie, vend les photos et fait souvent gagner des prix.
Susan Sontag réfléchissait sur l'intérêt de photographier « La misère des autres ». Le photographe d'actualité est un voyeur qui a pour tâche d'illustrer et de témoigner des événements qui permettront aux citoyens de prendre des décisions éclairées.
Le processus de « reportage » est délicat et la frontière entre la contribution et l'indifférence peut souvent sembler mince. Somme toute, ce film est une très bonne source de questionnement. Est-ce que la violence dans les Townships de Johannesburg a diminué suite à ces reportages? Est-ce que le monde a mieux compris la situation entre l'ANC et l'Inkatha Freedom Party? Est-ce que nous, en tant que spectateurs, avons mieux compris? Si oui, tout est justifié, si non...
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1 commentaire:
Modestement je pense que la photographie documentaire ou de reportage reste d'abord et avant tout une interprétation "instantanée" d'une réalité historique déjà passée qui fait parti prenante du processus d'évolution des choses. Son impact social est engendré avant tout par sa diffusion. L'autre question intéressante est la contamination contextuelle que provoque la présence du photographe dans une situation donnée. Positive ou non cet élément fait aussi parti de l'analyse qu'on doit faire sur le rôle social du photographe documentaire. Daniel M.
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