Le Conseil de presse du Québec rendait lundi une décision en faveur d'un citoyen qui se plaignait qu'une image où il apparaissait avait été publiée sans son consentement à la une du Journal de Québec.
Cette décision, non unanime, votée à 3 pour 2 contre, exige que le quotidien publie cette « réprimande ». En référence à l'affaire Duclos (Aubry c. Éditions Vice-Versa inc), différents critères ont été utilisés afin de déterminer s’il y a eu dérapage déontologique dans ce cas. Quel était le sujet principal, était-ce d'intérêt public, les sujets étaient-ils conscients d'être photographiés, donnant ainsi leur autorisation implicite, tous ces critères ont construit la décision du Conseil. Ma question est plutôt, y a-t-il des dommages causés par cette publication, cette photo est-elle diffamatoire, porte-t-elle préjudice au plaignant?
Je n'ai pas encore vu ladite photo, mais je soupçonne qu'elle ressemble à plusieurs que l'on voit publiées sur une base quotidienne. Nous sommes mal placés, nous les photographes, pour juger une telle situation, car nous sommes en conflit d'intérêts dans une telle situation.
Ce genre d'attitude dénote bien du confort social dans lequel nous sommes au Québec. L'éloge et l'importance du « moi ». Plusieurs disent que l'explosion et le succès des médias sociaux en est une expression. Enfin, on peut devenir quelqu'un en s'exprimant à la planète via le web référé comme de l'égocast. Un corolaire de ce phénomène est l'enflure de ce même moi devenue très important. C'est étrange que, dans les sociétés plus traditionnelles et moins riche, cette préoccupation du respect de la vie privée soit moins importante. Est-ce la rançon de l'augmentation du niveau de vie? Un des derniers luxes que l'on se paie en tant que membre d'une société. J'aimerais voir un itinérant réclamer son droit à l'anonymat quand on publie une des multiples photos de leur désarroi.
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1 commentaire:
Intéressant cette article.
Je crois voir d'une façon différente les raisons pour lesquels les gens veulent protéger leur vie privé ici. En fait j'ai l'impression que c'est lié au fait qu'au Québec le droit individuel est très fort et c'est une des caractéristiques de notre société moderne.
Les droits des femmes et des enfants sont parmi les mieux reconnues dans le monde. Tant les policiers que les gens qui quêtent dans la rue ont un grand respect pour les autres et leur vie privés. J'imagine que ça à un lien avec notre peur de déranger ou d'être dérangé qu'on a nous les québécois.
Enfin c'est un opinion mais l'affaire Duclos date d'avant l'émergence des médias sociaux et ceux-ci devrait plus être un catalyseur d'une tendance déjà présente.
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